Une guérisseuse ? tiens donc, c’était bien curieux. La Khaleesi connaissait la hantise de ses voisines envers les guérisseurs. Préférant se soigner toutes seules que de faire appel au savoir de quelqu’un d’expérimenté. Que ça ait servi à forger un peuple fort ou non, il était donc bien rare de voir un soigneur les suivre comme leur ombre. Toutefois cela ne fit pas plus tiquer Costia que ça, probablement que Kira avait été prise d’un bon sens quelconque en l’emmenant avec elle… Elle hocha ensuite la tête. Costia, c’était bien. L’argentée ne ressentait pas le besoin de préciser ses titres à la guérisseuse.


Les murs de la capitale se firent visibles, et la Reine se tut, retournant lentement auprès des siens tandis qu’un silence lourd régnait. Il n’y avait rien, pas un chat, pas un bruit. Comme assommée par ce silence assourdissant, Costia descendit de son cheval, le tenant à la bride tandis qu’elle continuait à pied à côté de lui. Fait rare pour des Podakru, même ses guerriers avaient sentit la pesanteur du silence qui les dominait.

Rapidement, l’armée entra dans la ville, pour ne découvrir que la désolation. La puanteur était forte, mais ne dérangeait pas Costia et les siens. Sans Sygurd à ses côtés, la Reine n’avait pas encore choisi de bras droit apte à la seconder. Alors qu’un groupe se chargeait déjà d’inspecter les habitations et les rues en quêtes d’indices et de survivants, Costia vit Heda se diriger vers la bâtisse énorme qui servait autrefois de palais. Le temps leur manquait, Costia le sentait dans ses tripes, et si le poids d’un piège possible planait au-dessus d’eux comme une épée de Damoclès, avaient-ils réellement le choix ? Se retournant vers ses guerriers, la Khaleesi désigna un groupe chargé d’arpenter les rues, avec son lot de soigneurs ou du moins, de Poda qui savaient mieux soigner que d’autres…. Un témoin ne servait à rien complètement mort.

Avec le reste de ses guerriers , elle emboita le pas à la troupe qui suivait Heda vers le palais, quelque chose lui disait qu’ils ne seraient pas de trop par là.

L'air s’était alourdi et le souffle du vent était devenu beaucoup plus désagréable que dans ces bois. Clarke pénétra dans la capitale en même temps que le groupe, toujours fondue dans cette foule de guerriers, et dissimulé dans sa capuche. La blonde faisait attention à toujours rerentrer la moindre mèche dorée qui pouvait s'en échapper. Elle savait ô-combien sa brune aurait pu la reconnaître … La Griffin passa alors d'un sol verdoyant et croquant à quelque chose de solide et poussiéreux, et même rougeâtre… Elle ne tarda pas à deviner que cette « rouille » n'était qu'en fait que du sang. L'odeur de la mort vint désagréablement chatouiller son nez qu'elle cacha de sa manche. Elle ne s'y était jamais faite. Les guerriers semblaient dérangés, mais habitués à cette pestilence. Quelques civils restaient à l'écart, apeurés et pour la plupart blessés. Clarke jetais un premier coup d'œil à Lexa qui semblait avancer lentement et observer les alentours, son air restait dur et directif. Ce n'était pas normal de voir toute la capitale sans défenses, sans guerriers, et avec autant de cadavres. C'était un piège, tout le monde le sentait, mais personne ne semblait savoir dans quel genre de traquenard ils allaient tomber… Clarke profita de l'inattention de la commandante pour se diriger vers quelques blessés. Ils semblaient tous apeurés, elle n'arriva pas à les approcher. Elle aura pu leur apporter les premiers soins, la jeune médecin savait au moins faire les premiers gestes. Mais ce fut un refus catégorique de la part de cette femme âgée, qui commençait à se reculer, lançait quelques phrases incompréhensibles pour la Skaikru.


Clarke se sentit désemparé, ne trouvant aucun moyen d'aider cette vieille femme, essayant tant bien que mal de prononcer quelques mots dans un Trigedasleng incertain. « Em op » lâcha-t-elle en faisant un pas timide vers celle-ci … ce qui ne fonctionna apparemment pas puisqu'elle décida de fuir la blonde … Elle s'arrêta donc, sachant qu'elle ne pourrait rien apporter ici. Clarke releva les yeux et observa alors le lieu jusqu'à s'arrêter sur le palais un peu plus haut. Son regard devint alors plus déterminé et elle décida de s'y rendre sans attendre. Après tout elle ne risquait rien, Lexa semblait analyser la capitale. Et s'il y avait un indice sur la suite des événements ou une explication sur ce qu'il s'était passé ici, ça serait certainement là-bas !


Le lieu était presque époustouflant pour la Skaikru, moins que Polis, ou en tout cas différent. De l'extérieur, elle imaginait les ruines d'un ancien château, une ancienne demeure, ou même un ancien lieu de culte. Repensant à ses livres d'histoire, elle en restait bouché-bée, voir de telles choses semblaient irréels, elle se sentait presque chanceuse… si on enlevait que côté dramatique de la situation bien entendu ! La seule autre ruine qu'elle avait pu voir était la Tour de Polis, qui contrairement à ce palais, était bien plus haute, venant même percer les nuages quand ceux-ci étaient assez bas. Arrivant devant les portes, elle remarqua que ces dernières étaient entre-ouverte. En poussant l'une d'elle, elle sentit son cœur s'accélérer … et si le piège était ici… elle s'y jetait à pieds joints, seule, sans que personne ne sache qu'elle était ici. Lexa la tuerait certainement avant même que de potentiels ennemis ne le fasse de toute manière. La pièce était sombre, seul le jour de la porte venait éclairer l'intérieur. Clarke fit quelques pas, qui résonnèrent dans toute la pièce. Tout était cassé, les quelques tables, les bougies qui devaient de base résider sur chacune d'elles étaient écrasées au sol, piétiner. Tout avait été détruit ici, abîmé… Elle s'accroupit vers l'une des traces de pas marquées par la cire. Essayant de comprendre.


Elle aura reconnu cette voix  entre des centaines, son souffle se coupa alors qu'elle se tourna vers la porte d'entrée. Lexa. Elle ne pouvait pas la voir ici. Elle se redressa rapidement alors qu'elle entendait les pas approcher. Sa capuche tomba dans sa nuque dévoilant ses cheveux, et elle se précipita vers un recoin de mur, si faufilant, son cœur tambourinait contre sa poitrine et elle plaqua sa tête contre le mur, essayant d'être la plus discrète possible. Elle ne pouvait pas la découvrir maintenant. Ce n'est que quelques secondes après qu'elle aperçut la silhouette de sa brune, il s'en était fallu de peu, elle n'était même pas sûr que cette dernière ne l'avait pas vu se réfugier dans ce renforcement… elle allait le voir rapidement de toute manière.

Clarke essaye d’approcher une vieille femme blessée qui ne semble pas vouloir de son aide. Elle décide alors de se rendre au palais pour mener sa petite enquête. Elle découvre le lieu complètement détruit et dans une pénombre effrayante. Ce n'est sans compter l'arrivée de Lexa qui l’oblige à se cacher dans un recoin. Dans la précipitation elle fait basculer sa capuche, dévoilant ses cheveux blonds

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