Les bombes étant en train d'être mises en place, Emerson voyait son plan de dernière minute prendre vie. Le verrou de la porte venait d'exploser, et ils ne pouvaient plus compter que sur les snipers à l'extérieur pour pouvoir garder l'ennemi loin suffisamment longtemps. Le soldat espérait vraiment ne pas avoir à faire exploser ce couloir, mais le ferait sans hésiter pour écraser l'armée adverse. Malheureusement, le brun ne tarda pas à repérer du mouvement au niveau du couloir d'en face, et il ne fallut pas plus longtemps pour le groupe ennemi de se jeter sur eux. La moitié des hommes d'Emerson n'étaient même pas des soldats, et furent les premiers à mourir malgré les efforts de ceux qui étaient entrainés. L'effet de surprise avait joué en la faveur de ces intrus, ainsi que leur grand nombre. Échangeant quelques coups avec plusieurs d'entre eux, Emerson dût malheureusement se résoudre à fuir en voyant ses hommes tomber un par un au sol. Il n'était pas un lâche, mais devait avertir Cage de tout ce qui venait de se passer. Il ne savait pas comment ces enfoirés étaient parvenus à rentrer dans le Mont, mais ils venaient de mettre à mal sa solution pour leur faire gagner du temps. Ces bombes n'exploseraient pas et son peuple était en danger. La situation était très mauvaise, et Emerson espérait trouver une solution auprès de Cage. Leur peuple ne pouvait disparaître ainsi.

Il traversa les couloirs aussi vite que possible, arme à la main et le souffle court, tentant de penser à une nouvelle façon de sauver les siens. L'isolement ne pourrait les protéger longtemps, et tous leurs hommes réunis ne pourraient faire face à cette armée de sauvages. Et merde ! Il savait qu'il aurait fallu plus se méfier de Clarke. Il y avait quelque chose de monstrueux en elle, une détermination à sauver les siens qui lui donnait une force insoupçonnée. S'il devait la croiser à nouveau, le brun n'hésiterait pas à l'abattre.  Un bruit sourd se fit entendre, ainsi que le son de plusieurs voix. Emerson devina avec effroi que la porte venait d'être ouverte, il fallait faire vite. C'est essoufflé qu'il finit par atteindre la salle des contrôles, où il espérait trouver Cage.

Emerson rentre dans la salle des contrôles

Il fut soulagé d'y voir son meneur, ainsi que plus surpris par le spectacle inattendu du corps sans vie de l'électricien, qui les avait trahis un peu plus tôt. Les traitres ne méritaient pas mieux que ça, mais Emerson ne fit pas de commentaire en sachant qu'il y avait plus important. « Ils sont là... » Constat suffisant pour que Cage comprenne la situation. Pour la première fois depuis le début de ce conflit, Emerson était dépassé. Il ne savait pas quoi faire pour sauver les siens, ou au moins arranger la situation, et se trouvait couvert de honte. « Mes hommes sont morts avant d'avoir pu mettre tout en place. Je ne sais pas comment, mais un groupe de ces enflures était déjà à l'intérieur. » expliqua t-il simplement ensuite. Cage n'avait pas eu les détails du plan, mais le fait était que celui-ci avait échoué. Le soldat croisa les bras derrière son dos, son esprit s'évertuant toujours à mettre le doigt sur une solution. Devait-il tenter le tout pour le tout et attaquer avec ses hommes ? Fallait-il protéger le niveau cinq malgré tout ? Ce ne serait pas sa décision.  « Que devons-nous faire, Cage ? » Il ne l'appela cette fois pas par son titre, mais bien par son prénom. Le Wallace était son ami depuis bien longtemps, et Emerson était honoré de faire équipe avec lui même dans la situation actuelle.

Pour faire court : Emerson tente de combattre le groupe des tunnels, mais fuit en voyant ses hommes se faire tuer. Son plan ayant échoué, il rejoint Cage dans la salle des contrôles, désemparé et sans nouvelle solution, afin de lui demander quoi faire.


« halloween »

Le meneur semblait hors de lui, et Carl pouvait le comprendre. Ils étaient en train de perdre malgré toutes leurs précautions, et leur avantage passé, alors que la victoire leur semblait accessible à peine quelques heures plus tôt. Tout ce dont ils auraient eu besoin était du temps pour distribuer la moelle aux leurs. À partir de là, l'air extérieur n'aurait plus été un problème et d'autres solutions auraient pu être trouvées. C'était désormais impossible, l'ennemi venant tout juste de passer leurs portes. Et tout cela à cause de deux taupes ? C'était l'explication que semblait trouver Cage, et qui était appuyée par les agissements du père Cromwell. Il n'avait certainement pas agit seul, pour que les choses dégénèrent ainsi en leur défaveur. Le soldat passa une main sur son visage. Comment une trahison avait-elle pu lui échapper ? Il était en charge des soldats, et avait été incapable de comprendre ce qui était en train d'arriver. Le poids de la culpabilité pesait sur ses épaules, mais aussi celui de l'incompréhension, alors qu'il croisa le regard enragé de l'autre homme. « Certains ont toujours été réticents face à nos méthodes, mais de là à risquer notre victoire... . » Il s'agissait sans doute de l'explication ici, une partie des habitants de la montagne ayant toujours résisté à l'utilisation du sang, et maintenant à celle de la moelle. Ne voyaient-ils pas que le futur de leur peuple en dépendait ? Si Emerson regrettait une chose, c'était de ne pas avoir éliminé cette menace plus tôt.

Ne sachant quoi faire pour tous les sauver, ou même si c'était encore possible, Emerson comptait sur Cage pour avoir une solution, ou au moins pour lui donner ses ordres. Même dans cette situation, Carl resterait fidèle aux siens, même s'il devait en mourir. Il ne comprit d'abord pas ce que voulait faire le président lorsqu'il lui parla de sa manche, mais il fut rapidement éclairé par l'approche d'un soldat avec une seringue contenant l'une de leurs précieuses doses. Le brun releva donc sa manche pour recevoir la dose, non sans un goût amer dans la bouche. Ils en étaient vraiment là... Il s'agissait d'une triste réalité à laquelle Emerson aurait préféré ne jamais faire face. Leur montagne, leur peuple... cela aurait-il seulement put être évité ? Il était trop tard pour se poser cette question, et Cage avait apparemment une autre idée en tête. La surprise frappa le soldat. Cage voulait qu'il prenne la fuite ? Cela lui semblait plus difficile que de mourir ici, mais il ne refuserait pas d'exécuter un ordre. Malgré tout sans voix, il hocha la tête, comprenant ensuite que Cage comptait faire diversion pour garantir sa fuite. L'inverse aurait été plus juste à ses yeux, mais il savait aussi que Cage n'était pas préparé à la survie à la surface, contrairement à lui. Il était leur meilleure chance.  « Bien. Tâche d'en emporter quelques-uns avec toi, alors. » Si Cage pouvait tuer quelques sauvages, ce serait au moins ça de pris. S'en prendre à la meneuse du Peuple de l'Arche ne serait pas la meilleure chose à faire actuellement, même si Emerson aurait aimé la tuer, et sa mère avec.

Il récupéra le papier offert par Cage en comprenant bien ce qu'il lui demandait, et quelle serait sa nouvelle mission. Si cette montagne ne pouvait appartenir à leur peuple, elle n'appartiendrait à personne. « Jamais. » assura t-il au meneur. Cela prendrait peut être du temps, mais il parviendrait à exécuter ce dernier ordre, pour leur honneur et pour venger tous ceux qui seraient tombés au combat. Emerson ne tarderait pas à fuir comme ordonné, mais se devait de saluer Cage une dernière fois aussi. De manière solennelle, il lui tendit la main tout en le toisant sérieusement. « J'aurais été honoré de mourir à tes côtés, mais c'est ici que nos chemins se séparent. » Ils ne se verraient plus après ça. Emerson allait devoir être fort pour accomplir sa mission sans savoir ce qu'il adviendrait de sa famille, de ses amis, des siens.

Pour faire court : Emerson écoute les dernières directives de Cage et n'y voit pas d'objection, bien qu'étant conscient que ce ne sera pas facile. Il salue ensuite une dernière fois son ami, ayant bien compris qu'il s'agissait de leur dernier échange.


« halloween »

Le soldat garda un air digne en regardant son ami et meneur quitter la pièce. Tout à coup, il se sentait seul et faible, presque vide. Il allait devoir abandonner sa famille et les siens, et même si c'était pour préparer leur vengeance future ça ne rendait pas les choses plus faciles pour le brun. C'est la gorge serrée qu'il mis le papier offert par Cage en sûreté dans l'une de ses poches, et qu'il se munit d'une des combinaisons qui se trouvaient dans la salle de contrôle. Il avait reçu la moelle, mais celle-ci pourrait mettre quelques heures à faire effet. Autant d'heures qu'il ne pouvait passer à attendre ici. Si le soldat voulait fuir, il devait le faire dès à présent. L'armée des sauvages devait certainement être en train d'envahir tous les niveaux du bunker, et Carl devait se presser avant que tous les accès ne soient bloqués. Il pouvait tuer quelques guerriers ennemis, mais pas faire face à toute une escouade en étant seul. Sa mâchoire se contracta. Par le passé, il n'avait jamais eu à craindre les natifs, et encore moins Skaikru. Ils étaient ses proies, des êtres inférieurs aux habitants du Mont. Pourtant, les rôles s'étaient finalement inversés, et plus Carl y pensait, plus le dégoût l'envahissait.  S'il pouvait mettre la main sur le traître qui avait causé leur chute, celui-ci regretterait amèrement ses agissements.

La combinaison bien enfilée, Emerson s'assura d'emporter deux pistolets et autant de chargeurs que possible dans son sac à dos. Il pourrait trouver de quoi se nourrir au dehors, mais pas nécessairement de quoi se protéger. Survivre ne serait pas facile au départ, même en connaissant globalement les terres entourant le Mont. Il devrait trouver une cachette, sûrement relativement éloignée du Peuple des Arbres dans un premier temps. Sa concentration allait pour le moment sur son évasion, qui allait d'ailleurs débuter. Le soldat quitta discrètement la salle de contrôles, s'assurant que personne ne se trouvait dans ce couloir, puis se dirigea vers une petite porte, qui le mena à des escaliers de métal. Il s'agissait de couloirs annexes plutôt utilisés par les équipes d'entretiens ou les mécaniciens, et Emerson espérait que cet endroit passerait pour le moment inaperçu. Grâce à eux, il put enfin s'approcher des tunnels, attendant que ceux-ci soient débarrassés de tout ennemi avant de s'y faufiler, et de quitter à jamais la montagne qui l'avait vu naître. Étrangement, tout sentiment de tristesse l'avait quitté. Il ne restait plus que la haine. Emerson allait venger les siens, et il le ferait de la pire manière possible.


Pour faire court : Emerson enfile sa combinaison, emporte des armes ainsi que des chargeurs puis s'enfuit jusqu'aux tunnels grâce à des couloirs annexes. Il attend que les tunnels soient libérés pour en fuir, et jure de se venger en arrivant à l'extérieur.


« halloween »