Toujours aiguisé, c'est bien. Se disait la montagnarde, une main enfouie à l'intérieur de sa veste comme pour se protéger du froid et du vent alors que ses doigts filait avec subtilité et précision sur la ligne d'un de ses couteaux. Josephine savait instinctivement de quelle manière éviter de se couper et ce jeu dangereux l'amusait. Elle était allé déterrer sa fidèle veste longue couleur brique tôt dans la matinée en dehors d'Arkadia là où elle l'avait laissé afin que les rescapés de l'Arche ne découvrent pas ses secrets lors d'une fouille potentielle quand elle est allé leur demander "refuge". Josephine ressentait avoir obtenu assez de confiance et d'écoute de la part du Chancelier pour ne plus craindre cette possibilité désormais et il était hors de question pour elle d'accompagner une telle excursion sans arme. Car ce jour était celui où ils reprendraient son foyer, où ils reprendraient le Mont Weather. La montagnarde avait refusé de porter une arme à feu, elle durcirait son personnage graduellement mais pour le moment il lui fallait encore ne pas attirer de soupçon. Sans compter que là où son manque d'entrainement pourrait lui faire manquer plus d'un tir. Mais à l'arme blanche, que ce soit au corps à corps ou au lancer, ses capacités étaient meurtrières et le manque de crainte de ses possibles ennemis à son égard pourrait bien facilement s'avérer fatal.

A leur arrivée, la montagnarde ne broncha pas quand Pike abattu les natifs qui protégeaient les portes. Elle tint le regard de l'un d'entre eux qui s'écroula à genou avant de succomber. Tous les pavés étaient bons pour construire un futur.

La première chose à faire va être de redémarrer l'électricité pour faire repartir le système de sécurité du Bunker. Une fois verrouillé il sera imprenable et nous serons les seuls à pouvoir décider de qui entre ou sort. Quelques techniciens devraient suffire.

Avait-elle expliqué au Chancelier sur un ton convaincu et motivé. Ça y'est, le Rubicon était franchi et le sort était jeté, il n'y aurait plus de marche arrière et Josephine se le jurait, elle ferait tout pour écraser tout ce qui se dresserait devant elle.


Quelque jours plus tard, un groupe fut formé pour aller chercher et escorter les Montagnards au camps de survivants qui voudraient les suivre. Bien qu'elle avait attendu un jour comme celui ci depuis longtemps, quelque chose n'allait pas. Josephine n'en eut dit un mot, mais elle n'appréciait pas la composition de cette troupe. Elle se savait ne pas encore avoir l'influence nécessaire pour faire pencher Pike sur ce sujet et en même temps avoir encore besoin de lui pour le moment. Il fallait donc que la montagnarde fasse avec, mais la forte présence de poids morts et le nombre de réels combattants entrainés dans leur groupe qu'elle jugeait intérieurement comme trop bas, ne lui plaisaient guère. Pour tout dire, certains parmi même ceux qui s'étaient vu confiés une arme, donc seraient censés avoir été entrainés, ne lui communiquait aucune confiance. C'était le cas pour le jeune adulte qui accompagnait Pike qu'elle voyait presque tremblant d'hésitation et de questionnement...

Fort heureusement, leur avancé jusqu'aux environs du camp s'est faite sans grand problème. S'en était même alertant pour la jeune femme qui se rappelait l'organisation des natifs qui avait fini par abattre la montagne ainsi que la surveillance mise en place rien que pour le "bon fonctionnement" de leur camp. Ouvrant la marche auprès de Pike, elle resta attentive à son environnement, scrutant végétation éloignée et branchages en hauteur tout du long de leur trajet.