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Remember what you're fighting for {Nathanaël}Ascende Superius  :: on the ground :: Terres lointaines :: Terres des autres clans
# Mar 6 Juin - 10:08
Lo'akLo'akRoi
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Louwodakliron Kru
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La forêt transpirait ce calme que Lo’ak n’avait pas vécu depuis bien des jours. Un calme apaisant, silencieux et permettant, pendant un instant, d’oublier l’épreuve que son clan traversait et les étrangers présents sur leurs terres. Le blond avait beau formalisé sa loyauté envers la Coalition, l’esprit secret et indépendant des Louwoda coulait dans ses veines, ne pouvant lui faire apprécier la présence de toute autre personne au sein de ses frontières. Mais il n’avait pas eu le choix, c’était le prix à payer pour avoir été utilisé comme une arme par d’autres et il le savait, que jamais, les siens ne seraient reconnus comme victimes. Le guerrier devenu roi avait dû faire taire sa fierté face à l’armée venue les libérer et il se concentrait désormais à la lourde tâche de relever le peuple qu’il gouvernait désormais. Ce titre n’était pas né de sa volonté à gouverner. Lo’ak était un Wanlida, un de ces guerriers qui vivait et mourrait pour le combat, mais il en avait été ainsi. Leur reine tombée, les autres s’étaient tournés vers lui et il avait accepté ce rôle. Un rôle lourd à porter et qui ne lui laissait que peu d’instants de répit en ces temps troublés. Et lorsqu’il en avait, le guerrier retrouvait ce rôle qui lui était propre, s’assurant alors de ne plus jamais voir de menace s’abattre sur eux. Il patrouillait avec ses frères et sœurs d’arme, guettant quiconque pouvant leur porter préjudice, que ce soit par une association passée avec Ouskejon que par des actes futurs.

Mais ce calme n’était qu’illusoire et il le savait. La forêt ne pouvait cacher les sévices laissés par les combats, alors que l’affrontement avait eu lieu non loin de la capitale. La nature se régénérait, doucement, mais cela n'effacerait jamais ce qu’il s’était passé. Une douce colère amère s’était installée chez le guerrier qui n’aimait pas être ainsi restreint, obligé de s’effacer face à ceux se croyant au-dessus de tout uniquement par leur fierté. Lui aussi avait la sienne, personne n’irait dire le contraire, seulement il savait qu’il risquait gros en la laissant parler. Heureusement, ce jour-là, Loa’k n’était entouré que de Louwoda face à qui il n’avait pas à s’effacer. Il était là, parce que des éclaireurs avaient rapporté des traces étranges, d’un passage de quelqu’un, comme si un voyageur foulait leur terre. Un fait anodin en soit, alors que la présence de Louwoda au sein de la Coalition avait ouvert les frontières, mais pas après ce qu’il s’était récemment passé. Son clan était au cœur d’une enquête, avec de nombreux soupçons présents, ainsi le roi ne laissait rien au hasard.

Se déplacer par lui-même était un vieux réflexe de guerrier. Même s’il avait désormais les Wanlida sous ses ordres, il ne perdait pas cette habitude d’agir comme ses comparses et il refusait que cela change. Lo’ak ne voulait pas être ce roi qui se contentait de diriger sans s’impliquer. La violence des combats était ce qui faisait battre son cœur, cela avait défini son cheminement alors même qu’il passait les premiers rituels de son clan, alors il continuerait de marquer les esprits par sa force guerrière, et cette discrétion si propre aux siens lorsqu’ils évoluaient dans leurs forêts. La preuve en était qu’il avait beau être seul, il savait parfaitement où se trouvait chacun de ses comparses qui avançaient à quelques mètres de lui. Chacun était dissimulé par leur connaissance du terrain, permettant alors de laisser croire que celui qui ferait face à l’étranger était seul. Une stratégie qu’il appréciait particulièrement pour mieux maîtriser la situation et qui allait peut-être porter ses fruits d’ici peu.

Lo’ak n’eut pas de difficulté à retrouver les traces. Il évoluait dans sa forêt, celle où il avait passé son épreuve du Podi Homplei, une forêt qui n’avait eu pour seul secret que la dissimulation d’explosif, ce qui était encore à comprendre. Alors retrouver quelqu’un devenait plus facile que de le faire dans un lieu inconnu. Ainsi, il fit rapidement face à une silhouette qu’il jugea du regard, cherchant à en déterminer son origine. Une allure singulière qui fit grimacer Lo’ak, car celle-ci montrait clairement qu’il n’avait en aucun cas un natif face à lui.

— Qui es-tu et que fais-tu là ?

Sa question avait été claire et précise, et ne laissait pas place à la négociation. Ne sachant s’il avait à faire à un Skaikru ou un Kripakru, le guerrier avait usé du gonasleng, certain de se faire alors comprendre du jeune homme se tenant à quelques mètres. Un étranger et qui portait une de ces armes dont le blond avait en horreur. C’était des armes maudites, qui causait le mal et semer la terreur. Même en se trouvant loin de la Montagne des Maunons, Lo’ak avait connu cette malédiction. Celle qui n'offrait que violente réprimande à quiconque utilisait ces armes crachant du feu. Et même s’il savait aujourd’hui que cette menace n’était plus par la chute des démons, il ne pouvait les tolérer sur ses terres. Qui sait ce que ce garçon faisait ici et quel malheur il pourrait leur causer ? Peut-être était-il à l’origine des explosifs dont Sheitan avait usé et qu’il venait voir ce qu’il pouvait récupérer ? Cette idée fit grogner le roi qui ne comptait pas laisser quiconque leur causer plus de tort. Il attendait la réponse de l’inconnu et selon celle-ci, jugerait de la menace potentielle.

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# Lun 26 Juin - 21:09
Nathanaël SydneyNathanaël SydneySkaikru
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Il était temps de réécrire l'histoire de Nathanaël Sydney, dans un univers où Brian n'était qu'un pauvre type probablement en train de manger les pissenlits par la racine et où Natou n'était qu'un surnom dégradant qu'on avait utilisé quand quelqu'un l'appréciait encore et ne cherchait pas à lui faire payer les crimes de sa mère.

"Diana..."

Soufflais-je, assis dans un arbre, attaché à celui-ci par une corde autour de mon bassin. J'avais passé la nuit en hauteur, pour éviter une meute qui semblait traîner dans le coin. Des animaux ou des humains, je n'en avais pas grand chose à faire. J'évitais les présences vivantes et me focalisais sur la survie sur cette Terre que foulaient tous les Archéens. Ces ignares devaient bien tous remercier ma mère, maintenant, d'avoir ouvert la voie dans un monde hostile à la place des criminels qui avaient été envoyés en éclaireurs. Loin de toutes les stratégies et tous les combats d'une coalition dont j'ignorais tout, j'avais sorti un bout de viande séchée, issue d'un gibier que j'avais chassé une semaine plus tôt et dont j'avais dû abandonner une partie de la carcasse difforme. Pour éviter de la gâcher, j'avais remonté les traces d'un village et l'avais laissé à quelques kilomètres. S'ils l'avaient trouvé, tant mieux. Dans les autres cas, tant pis. Je mâchai la viande pendant une bonne dizaine de minutes avant de l'avaler, faisant travailler mon estomac avec le moins de nourriture possible. Depuis quoi... cinq mois ? Un an ? Depuis que j'étais ici, depuis que j'avais fui la Station avant qu'elle ne se fasse décimer par des hommes des montagnes, j'avais dû perdre une demi-douzaine de kilos, mais uniquement trois cartouches de mon Barrett M82 calibre .50. Tant que j'avais des munitions, aucune raison de mourir. Tant que tu approchais sans arme tendue, aucune raison de te tuer. Et quand tu parlais... y avait-il une raison pour te répondre ?

Je t'avais vu approcher, avec la lunette du Barrett, et tu te tenais près de mon arbre duquel je m'étais détaché. Un ennemi ou un hasard ? Chez moi, pas de possibilité d'être un ami ou un allié. Tu étais simplement un caillou dans ma chaussure et c'était avec un regard froid et dédaigneux que je te regardais, me redressant avant de sauter de ma branche pour arriver à ta hauteur. Le sniper à l'épaule, un sac sur l'autre, des habits sales et déchirés par endroits, un air de chien prêt à mordre, je soufflai :

"Je suis personne. Je peux m'éloigner de ton village, si c'est ça, que tu veux. Pas la peine d'en venir aux mains."

Je t'observai des pieds à la tête. Contrairement aux hommes des montagnes, et à certains agriculteurs des rocs -qui semblaient ne pas s'entendre avec ceux des montagnes enneigées-, tu étais propre. Mon nez se fronça et huma l'odeur ambiante, à la recherche d'un  parfum ou d'une brise plus explosive. Tes cheveux étaient clairs, trop clairs pour ne jamais être lavés ou se contenter de la rivière. En fait, tu avais l'air plus civilisé que moi. Et si ça avait titillé la curiosité de nombreux "Skaikru", moi, ça me passait au-dessus. Tellement qu'au bout de quelques secondes à t'inspecter, je me mis à t'ignorer et pris ma corde tombée à terre pour l'enrouler patiemment et la ranger accrochée à un pan de mon sac à dos. Puis, calmement, je m'approchai, les doigts écartés et les paumes mises en évidence. Je ne comptais pas me battre, je n'en avais pas besoin et j'étais persuadé que, si tu avais cette allure civilisée, tu ne devais pas être seul. Loin de vouloir prendre des risques inutiles ou de prolonger une conversation que tu avais engagé, je poursuivis simplement :

"Quelle direction ? Ton village. J'irai à l'opposé."

Simple, rapide, concret. Pas besoin de plus. Pas besoin de moins. Et pas besoin de 1000 mots pour  décrire l'irrespect que je te faisais, mon souffle calme, mes yeux dénués de peur et la certitude presque religieuse que je ne pouvais pas mourir avant d'avoir gaspillé toutes mes cartouches. Mes cernes s'accentuaient de jour en jour, créant un vrai maquillage noirâtre sous mes pupilles noisettes et, pourtant, je n'avais aucune faiblesse, prêt à esquiver comme à attaquer. Soldat un jour, soldat toujours. Je le devais bien à Shumway. Lui, je l'avais tué, bien plus directement que n'importe quelle victime du massacre des Sydney.
# Lun 31 Juil - 21:45
Lo'akLo'akRoi
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Louwodakliron Kru
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Louwoda avait la réputation d’être des terres secrètes, des terres où il ne faisait pas bon d’être étrangers. Lo’ak pouvait même se vanter d’en avoir abattu alors qu’il n’était guère âgé et que cet étranger devenait la récolte de son rite. Mais depuis que le clan appartenait à la Coalition, une plus grande tolérance existait envers ces inconnus pouvant venir de tout horizon. Le guerrier avait été témoin de l’ouverture de leur frontière, lui-même ayant foulé pacifiquement le sol des autres nations lors de ses différents voyages. Louwoda ne pouvait plus percevoir les autres comme ennemis, mais il ne les voyait pas tout en ami non plus. Alors quand il fit face à ce type, le blond refusait de laisser tomber sa garde et d’agir comme il l’aurait fait avec un guerrier venant de Polis. Ce garçon-là, pour qui il ne pouvait mettre de nom sur le visage, n’était en rien similaire avec les autres voyageurs de la Coalition. Sans pouvoir prédire ses origines, le roi avait fait le choix de la langue des guerriers. La présence du garçon dans l’arbre le questionnait bien plus qu’il n’en donnait l’impression. C’était un choix judicieux, et pourtant inattendu pour ceux venant du ciel ou de sous la terre. Alors faisait-il face à un plus grand mystère que celui des Skairku et des Kripakru ? Une question que Lo’ak se posait en silence, mais qui finirait par sortir tôt ou tard.

En attendant, le roi soutenait ce regard froid que le brun dardait sur lui depuis sa hauteur. L’arbre n’était pas un obstacle pour le natif, qui avait lui-même appris à combattre dans ceux-ci. Mais il y avait cette arme, aussi noire que la nuit, et certainement aussi froide que la mort, qui pendait à l’épaule du plus jeune. Car même sans le connaître, le blond se doutait de la différence d’âge entre eux, alors qu’il avait dû connaître bien plus de bataille que l’étranger. Le regard de Lo’ak le suivit quand il sauta de l’arbre pour enfin daigner répondre, sans pour autant dévoiler son identité. Une réponse si propre à ceux voulant rester dans l’ombre, mais qui n’allait pas convenir au roi. Lui qui refusait de voir toute menace s’abattre sur les siens, il ne pourrait accepter de ne pas en savoir plus, d’autant l’importance de l’enquête menée actuellement par Heda. Il voulait des informations et il tenterait bien d’en avoir.

— Tu es bien sur la défensive pour n’être personne. De quoi as-tu peur ?

S’éloigner était une idée en soi, mais pas tant qu’il n’avait pas plus creusé les questions concernant ce gamin. Quant à en venir aux mains, ce n’était pas sa priorité, car même si le guerrier était loin d’être un diplomate, il restait méfiant de l’arme présente sur l’épaule. C’était elle qui le tenait à distance, car elle ne ressemblait en rien à ce qu’il connaissait. Il ne pouvait qu’en appréhender les rumeurs de ces nouvelles armes tenues par les Skaikru et utilisées par les Kripakru. Et puis, s’il commençait à se battre maintenant, quelle garantie aurait-il quant à ses interrogations ? Le garçon savait-il au moins où il se trouvait ?

En tout cas, ses actions ne pouvaient que montrer à Lo’ak que le brun se moquait de la présence du roi. Il le regarda s’occuper de ses affaires pendant un temps, se demandant si cela pouvait lui apporter de nouvelles informations. Mais à part un semblant de débrouillardises – ce qui était déjà pas mal – il n’arrivait pas à cerner celui qui se catégorisait comme « Personne » et qui avait parfois des réactions quelque peu… animales. Le guerrier aurait pu faire preuve d’énervement, mais il considérait cette observation tout aussi importante, et lui permettant de poser sa réflexion. Ce ne fut que quand il lui refit face, paume vers le ciel, que Lo’ak cessa ses questionnements internes pour mieux se concentrer sur lui.

— La direction de mon village ? Sache que c’est bien plus que ça. Tu te trouves sur les terres de Louwoda Klironkru, mes terres. Et j’aimerais savoir ce que « Personne » fait ici, sans y avoir été invité.

Son ton était froid et détaché, collant à sa posture. Lo’ak voulait des réponses et il espérait que le garçon coopérerait. Sinon, peut-être serait-il dans l’obligation de le mettre aux arrêts et de voir ça au sein de la capitale. C’était une idée qu’il avait envisagée, autant pour en savoir plus que pour la sécurité des siens. Depuis l’attaque d’Ouskejon, tout était devenu un jeu de point de vue et il ne pouvait laisser croire aux autres clans qu’il pouvait cacher un potentiel suspect. Car c’était ce que le jeune homme était pour l’heure : un suspect dont le guerrier ne pouvait que se méfier.

— Je ne crois pas réellement que tu sois « Personne ». Alors qui es-tu ?

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# Mar 26 Mar - 18:02
Nathanaël SydneyNathanaël SydneySkaikru
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Terres secrètes, bois tortueux, montagnes escarpées, désert de neige... Caché ou pas caché, ami ou ennemi, je m'en foutais royalement et je me baladais dans tous les territoires en espérant ne croiser aucune âme qui vive. Terriens ou Archéens, qu'importe. Il n'y avait que des ennemis sur cette Terre. Je bondis de mon perchoir et te regardai des pieds à la tête. L'expérience était à ton avantage, la technologie m'octroierait la victoire. Tu étais un Terrien et j'étais un Archéen. Il n'y avait rien d'autre à dire, rien d'autre à savoir. Je n'étais personne. Tu n'étais personne. Et si j'avais peur de quelque chose, c'était...

"De gâcher des balles."

Lançais-je du tac au tac, sans la moindre hésitation, sans provocation exagérée non plus, et avec l'honnêteté d'ajouter sans tarder :

"Et peur d'être rapidement piégé."

Mon sourire se fit plus narquois, mes yeux observant les alentours sans jamais réellement te quitter du regard. Roi ou rien, j'avais aucune pression. Tant que tu étais seul, tant que les arbres restaient immobiles, je devais me dépêcher. Remballant mes affaires dans cet énorme sac que je cinglais dans mon dos, accrochant des sangles autour de ma taille pour éviter un voleur trop précoce. J'allais m'éloigner de ton village, et personne aurait à faire chier l'autre. Tes terres. Je haussai un sourcil, le sniper en main, mais baissé, en te jugeant plus égocentrique que princier. Oui, c'était les tiennes. Tu avais quelque chose à y faire, et pas moi. Mais au lieu d'y aller avec les poings et d'exterminer tout un peuple à peine débarqué comme tes comparses des neiges, tu avais préféré me prévenir et me faire déguerpir... ou faire un interrogatoire. Je le savais : malgré mon arme, j'étais désavantagé. Le terrain, la proximité de tes terres, le simple fait que tu ne sois pas venu seul, et la tendance des Terriens à parler anglais en plus de leur langage. Chez toi, on pouvait ajouter une froideur qui pouvait feindre une confiance extrême en tes capacités. Un trop grande confiance pour quelqu'un qui était bien au courant que j'avais des balles plus mortelles que tes dagues ou la plus puissante des épées.

Face à face et prêt à te suivre gentiment tant que c'était hors de cette trappe dangereuse, de ce guêpier mortel, j'allais finir par te dresser un doigt d'honneur. Tu parlais trop. Tu étais trop curieux. Et tu parlais bien trop l'anglais à mon goût. Je fis quelques pas en arrière, à l'opposé, normalement, de ton village, en te faisant un léger signe de tête. Si tu voulais des réponses, tu pouvais me suivre. Ou m'indiquer le bon chemin.

"Si tu vois un autre Archéen, un... type des étoiles, tu pourras lui dire que je suis Nathanaël. Il te répondra que c'est personne."

Ou que j'étais un authentique traître, un fils de p-, de manipulatrice, d'horrible mégère... Un connard déjà mort qui aurait mérité de souffrir davantage pour compenser le décès des autres, des "gentils", de ceux qui étaient prêts à crever en voulant sauver tout le monde. Tu ne pouvais pas manquer la hargne de ma réplique, car je les emmerdais tous sans distinction. Je faisais aucune discrimination, donnais aucun privilège, et ça ne commencerait pas avec toi, même si tu étais un roi.
# Mar 11 Juin - 20:42
Lo'akLo'akRoi
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Louwodakliron Kru
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La tension était perceptible entre les deux hommes, et Lo’ak ne faisait rien pour réduire celle-ci. Ce n’était ni son but ni sa volonté, que de se montrer complaisant face à cet inconnu qui était semblable à un chien sauvage, prêt à aboyer et à mordre quiconque approcherait. Il était un étranger, un inconnu et le Louwoda n’aimait pas les étrangers, d’autant quand ceux-ci arboraient les armes maudites des démons.

Il parlait de la peur de gâcher ses balles…Une réponse qui montrait son hostilité et qui plaisait encore moins à Lo’ak qui y voyait là une forme de menace. Il y aurait certainement répondu si une seconde réponse n’avait pas suivi, plus explicative et plus acceptable aux yeux du blond. Être rapidement piégé, un léger sourire amusé était apparu chez lui avant de disparaître aussi rapidement, alors que le guerrier savait que ses hommes, dissimulés sur ce territoire qui était le leur, n’attendaient qu’un signal de sa part pour intervenir. Le piège était là, invisible, et pas encore refermé, mais Lo’ak n’avait qu’un signe ou qu’un mot à dire pour que le piège se dévoile. Mais ça, il n’allait certainement pas l’apprendre au plus jeune.

— Peut-être ne fallait-il pas s’aventurer en des lieux qui te sont inconnus si tu crains les pièges.

Le sourire narquois de ce « Personne » ne lui avait pas échappé et c’était plutôt avec du mépris que le roi avait répondu. Certes, il pouvait être de rigueur de ne pas juger un inconnu sur les premiers instants, mais le Louwoda le faisait et l’assumait. Et il n’allait pas non plus démentir la possibilité ou non d’un piège dans les environs. C’était bien plus intéressant de laisser le doute présent et Lo’ak n’avait aucune empathie pour ce garçon qui continuait de traiter ses affaires comme si de rien n’était en les remballant. Au moins, le roi ne semblait pas faire face à un dur à cuire qui contredirait son autorité, une bonne chose pour l’étranger.

Lo’ak n’avait guère bougé depuis qu’il faisait face à ce fameux “Personne”. Il ne se laissait pas intimider par l’arme, et ne souhaitait pas réagir à un quelconque comportement provocateur. Il n’allait pas jusqu’à penser que l’inconnu n’était pas une source de menace, loin de là alors qu’il avait une arme de démon, mais il avait appris par expérience que les apparences jouaient beaucoup dans tous face à face. Et que cela soit avec un humain ou un animal. Et quant à chercher à se faire bien voir, c’était bien loin des volontés du blond. Il jouait des apparences, mais seulement en fonction de certains et certainement pas en ce moment. Pourtant, le Louwoda restait attentif à tout ce que l’étranger pouvait bien lui dire, notamment lorsqu’il dévoila enfin son nom. Bien entendu, Nathanaël, cela ne disait rien au guerrier, en revanche, “type des étoiles”, il l’associait sans aucun doute aux Skaikru. Au moins, ce n’était pas un de ces cafards épargnés de la Montagne.

Si les réponses commençaient à satisfaire Lo’ak, il ne put ignorer le ton employé et la façon donc il continuait de se détailler comme n’étant personne. Or, le Skaikru avait commencé à faire marche arrière et même si le blond n’avait rien contre les Skaikru – sans pour autant les considérer comme des alliés fiables – il n’aimait pas l’idée d’en laisser un voyager seul sur ses terres, sans savoir où il irait réellement. Surtout qu’il fallait vraiment être idiot pour comprendre que Nathanaël ne semblait pas se rattacher à ce peuple avec lequel Heda avait fait une alliance. Alors le guerrier agit comme il l’aurait fait, du temps où il était un Wanlida à la solde de leur reine (un temps pas si lointain que cela d’ailleurs) et décida de le suivre.

— Pourquoi les Skaikru te considèrent comme personne. Es-tu un paria à leurs yeux ?

Paria, criminel, exilé, il y avait de nombreuses raisons pour s’exclure d’un clan et certaines de ces raisons pouvaient inquiéter le roi quant aux siens. Alors si ce type souhaitait voyager en paix, le blond le laisserait faire qu’une fois qu’il aurait l’assurance que cela ne se retournerait pas contre lui. Son clan était déjà suffisamment en mauvaise posture à cause de cette enflure de Sheitan.

— Où comptes-tu te rendre ?

Si c’était sur les terres d’un autre clan, grand bien lui fasse et, qui sait, Lo’ak pourrait peut-être se montrer conciliant en demandant à l’un de ses guerriers de le guider.

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# Dim 21 Juil - 13:23
Nathanaël SydneyNathanaël SydneySkaikru
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Ouais, la tension était perceptible, t'étais pas complaisant, et toutes ces merdes. Tu étais pas obligé de rédiger une dissert' juste pour arriver au seul et même point : si je me barrais pas, j'allais finir avec une nouvelle lance dans le corps, et ça risquait de pas être dans la cuisse, cette fois. Je tenais à mes deux yeux, au moins un pour tirer et t'abattre avant que toi, tu ne le fasses. Une balle tirée, même atteignant sa cible, était une balle perdue. La meilleure attaque, c'était un chargeur plein. Sans jamais dévier ton regard, les yeux rivés sur le moindre de tes faits et gestes, les oreilles aux aguets de chaque bruit de la forêt, je gardais le sourire narquois, presque pédant. Roi ou trou du cul, je comptais pas m'agenouiller et te baiser les pieds. Surtout pas quand un terrestre faisait preuve d'autant de répartie.

"Ahah, ouais, mais je préfère les pièges des inconnus, c'est plus excitant."

Puis, faut dire que les "connus" m'avaient flanqué une raclée que j'étais pas prête d'oublier. Elle m'en foutrait une bien plus sévère si je la recroisais. Avouer qu'on avait peur de son propre clan, ou pire, qu'on espérait bien souffrir un peu pour payer tout ce qu'on avait fait endurer aux autres, c'était trop intime pour un blondinet à peine croisé. Alors tu devras te contenter de mon côté provocateur, mais pas suicidaire. J'avais pas tenu longtemps avant d'plier bagage, rangeant les quelques affaires qui traînaient avant de plier le paquetage avec une rigueur militaire, à l'opposé total d'mon attitude à la con. Personne pouvait être comme moi donc j'étais comme personne. Ça me suffirait pour me donner un nouveau nom plus utile que l'ancien. Qu'on m'le demande gentiment ou avec un couteau sous la gorge, j'détestais donner ma vraie identité. Au cas où. Parce que j'étais un paria, parce que j'méritais de l'être. Assassin, exilé, paria, personne, emploie ce que tu voulais comme terme, c'était la même chose. Faut croire que tu avais pas pigé que venait avec ce titre une chose évidente : on posait pas des questions connes à un connard. C'était bien la première fois qu'on m'posait des questions sans avoir ma vie entre les mains. Alors ça voulait juste dire que t'étais à l'aise, trop à l'aise, et que t'avais vraiment ma vie entre les mains. Je souris. J'sais pas où tes potes étaient, mais ils étaient quelque part. Ou t'avais un flingue dans ton froc.

J'avais fait demi-tour, à l'opposé de toi, et donc de ton village, mais toi, tu suivais et fallait bien que je te réponde un truc. Poussant un soupir bien audible, j'avais raillé en, pour la première fois, te tournant le dos et la tête :

"T'as des questions débiles. Bien sûr que j'en suis un."

Mon visage se tourna pour te fusiller d'un regard amusé.

"T'en fais pas, j'compte garder mes balles. Et faire du mal à personne."

Personne, pour dire zéro victime. Ou... moi ? Des fois, j'me trouvais presque poétique. Et toi, je commençais à te trouver foutrement chiant. Où j'allais ? Qu'est-ce que j'en savais ?! J'eus un léger rire sarcastique. Ce majeur aurait eu sa place, là, maint'nant, mais pas tout de suite. Il me démangeait, il viendra sûr'ment. En attendant, j'cumulais les soupirs et les efforts. Efforts qui perdaient en respect.

"Qu'est-ce que j'en sais ? Le seul endroit que j'connais, c'est pas possible de faire du retour maison, mon p'tit Wallee."

Et même si aucun terrestre ne pouvait avoir la ref', je montrais le ciel d'un doigt en reprenant ma marche pour m'éloigner de ce piège risqué que tes questions répétitives remplaçaient facilement.
# Ven 2 Aoû - 17:26
Lo'akLo'akRoi
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Louwodakliron Kru
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Un gamin, voilà ce que Lo’ak avait l’impression d’avoir devant lui. Un sale gosse en manque d’éducation, bien loin des enfants que lui-même avait pu côtoyer dans sa jeunesse ou qu’il voyait s’entraîner pour devenir de futur guerrier. À croire que c’était qu’un simple jeu pour l’étranger qui commençait à venir à bout de la patience du roi. Et pourtant, il avait appris à ne pas céder à l’impulsivité lors de sa propre formation de guerrier, mais Lo’ak n’était pas non plus réputé pour sa patience légendaire. Il y avait un juste milieu et celui-ci avait été franchi depuis un moment, et pourtant, l’ancien Wanlida restait de marbre, par simple question d’ego. Ça, il ne l’avait jamais caché, et d’autant maintenant que son clan sortait d’une mauvaise passe, le blond comptait bien ne pas leur donner l’image similaire à celle du Skaikru : le gamin immature incapable de raisonner calmement, comme en témoignait son ironie sur les pièges. Bien heureusement que celui-là n’avait pas eu à représenter Skaikru lors de leurs découvertes, sans quoi ce peuple aurait certainement eu une piètre réputation.

Alors, allait-il répondre à cette provocation ? Lo’ak préféra simplement laisser son visage s’exprimer, mélangeant l’indifférence et le jugement dans son regard. Oui, le Louwoda trouvait ce “Personne” bien stupide. Et pourtant, il n’allait pas non plus le sous-estimer, alors peut-être était-ce bien l’ombre d’un petit sourire mesquin qui s’était formé à la commissure de sa lèvre. L’image du gamin tombant dans un de leur piège était intéressante, mais causer du tort à un Skaikru pouvait couter bien plus à son clan. Tant pis.

Lo’ak n’était pour autant pas resté silencieux par la suite, alors qu’il n’appréciait guère de laisser cet étranger provocateur sur ses terres, pas alors que cette histoire de bombe ayant mis à mal l’armée de la Coalition n’avait pas encore été résolu et que les deux clans pouvant maîtriser cette technologie étant les Skaikru et les Kripaku. Bien entendu, les soupçons du blond allaient naturellement vers les démons de la Montagne mais, même s’il ne formulait pas de questionnement sur l’implication de ceux venant de l’oiseau de métal, il ne les innocentait pas non plus complètement. L’innocence jusqu’à preuve du contraire était une notion qui avait du mal à se frayer chez lui.

— Mes questions sont propices à la sécurité des miens, que tu le veuilles ou non. Peut-être ne seront-elles pas de mises si tu te montrais plus intelligent et moins stupide.

Lo’ak ne s’était pas gêné pour laisser une pointe de moquerie perceptible dans son ton. Il savait se montrer respectueux, mais jamais il ne le faisait envers ceux qui se permettaient d’être dans l’indifférence la plus complète et dans le sarcasme.

Cependant, il confirmait au moins les hypothèses du guerrier qui devait désormais s’inquiéter de la raison de ce statut. Seulement il ne posa pas la question cette fois. Il avait bien compris que son interlocuteur risquait de favoriser le sarcasme à une vraie réponse, alors le roi devrait se contenter de ça. Alors, pour assurer la sécurité des siens, il devrait certainement faire suivre le garçon par ses gardés afin de s’assurer qu’il ne soit plus sur ses frontières. Un ordre de mission qui ne sera pas compliqué à faire accepter, le blond sachant pertinemment à qui faire confiance pour cela. Car ce Nathanaël avait beau lui assurer qu’il n'userait pas de ses balles, Lo’ak ne plaçait jamais sa confiance chez un étranger, encore moins avec une telle attitude.

— À toi de me prouver que ta parole aura de la valeur à mes yeux. Comme être certain que tu ne t’en prendras pas aux miens une fois à l’abri des regards ?

Cette fois, il n’y avait ni sarcasme ni moquerie dans les propos du roi. Il était des plus sérieux en montrant au Skaikru qu’il ne pouvait guère lui faire confiance. Peut-être ce dernier ignorait-il les événements récents, et dans ce cas cette méconnaissance lui porterait préjudice. Les Louwoda étaient connus pour peu s’ouvrir aux autres alors à un étranger qui se montrait désobligeant, il faudrait bien plus que de simples paroles pour le blond. Bien sûr qu’il avait hâte de le voir quitter ses terres, mais pas sans la sécurité qu’aucun préjudice ne serait fait aux villages alentour ou aux chasseurs pouvant se trouver dans les bois. D’autant que de ce qu’il disait, Nathanaël ne savait pas où il allait. Une révélation qui laissa Lo’ak dépité. Comment ces êtres venus des étoiles comptaient survivre sans même savoir où ils allaient ?

— Donc tu as décidé de voyager sans même savoir si tu finirais sur les terres d’un clan qui rêve d’exterminer les personnes comme toi ? Tu n’as vraiment aucun instinct de survie.

Et cela renforçait l’idée de Lo’ak de demander à un de ses guerriers de très certainement suivre discrètement le Skaikru lorsque celui-ci s’en irait. Il était hors de question qu’il laisse un inconscient comme lui risquer d’ouvrir la porte à un nouveau conflit chez les Louwoda.

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# Sam 10 Aoû - 14:14
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Si j'arrivais à faire perdre patience à un roi, alors j'avais atteint mon objectif : j'étais assez insupportable pour qu' plus personne m'accorde sa confiance. J'aurais dû faire ça avant Shumway... au moins, il aura été l'un de mes seules victimes. Plus tu t'tendais puissamment, plus j'étais satisfait et plus j'souriais narquoisement. Quand j'disais vouloir vivre en autharcie, c'était bien pour rester seul jusqu'à la fin. T'avais juste à m'indiquer une direction. Qu'ce soit le Nord, le Sud, le soleil, la montagne ou le plus grand arbre de la forêt... Trouve-moi un truc que j'me tienne à ma destination, loin des tiens qui semblaient si peureux face à une seule arme. Ahah, j'comprenais. Je manquais jamais ma cible et tes complices, où qu'ils soient, pourraient le savoir si ça dégénérait encore plus. Ça risquait d'arriver très vite avec tes questions à la con. J'errais tout seul, j'étais clair'ment pas propre, j'avais toute une baraque d'équipements sur le dos et mes cheveux étaient aussi gras que de l'huile de palme. Presque impossible que j'sois assez sexy pour tremper mon biscuit avant ma mort mais, comme celle qui lisait ces lignes le savait, j'allais trouver un super serviteur dévoué, bien trop dévoué pour un sale type comme moi. Ou un type stupide. Mon sourire redoubla de férocité et je passai ma main dans ma nuque en la faisant craquer par deux fois. Le torticolis était proche, putain.

"C'est vrai que ce s'rait plus intelligent de te mentir, pas vrai ?"

Si être intelligent, c'était mentir et manipuler les autres, alors franchement, je préférais carrément être con et honnête. Les mensonges causaient que du tort. La vérité, que des pertes. Au moins, si tu t'moquais de moi, alors on pouvait dire que c'était réciproque. Tellement réciproque que tu méritas un clin d'oeil taquin. Mais dès qu'la conversation pouvait s'apaiser, toi, tu revenais sur des trucs vachement moins fun. J'émis un soupir et gonflai la joue comme un hamster impatient. Te prouver que ma parole avait d'la valeur, c'était comme me demander d'rentrer chez moi. C'était impossible. Complètement impossible. Mais ça risquait d'être marrant, de t'donner raison, de prouver quelque chose d'impossible et de foutrement inutile. Si j'avais été intelligent, là aussi, j'aurais rien fait d'tout ça. À croire que plus la situation était critique, plus j'faisais des trucs débiles. T'étais pas au bout de tes peines.

Je mis mes mains en évidence, le sniper bien accroché autour de mon cou, et rapprochai de toi à pas lents mais d'une bien trop grande arrogance. Y avait aucune menace là-dedans et j'osais croire que tu sortirais pas tout de suite de lame quand je montrais pattes blanches. Je montrais même une vraie main, la tendant vers toi après avoir retiré un gant de cuir à moitié recousu.

"Alors dis-moi c'qui a de la valeur à part une poignée de mains. J'compte pas me désarmer et j'compte pas non plus te laisser me tuer."

Si on mettait ça de côté, tu pouvais me faire bouffer un insecte ou me demander d'marcher sur des cendres chaudes, j'sais pas quelles étaient les habitudes des terrestres, ça m'gênait pas. Ça m'rendait pas prêt à sociabiliser plus que d'raison. Je comptais juste pas crever de suite et tu étais définitivement trop à l'aise pour être "stupide" et, donc, honnête. Enfin, t'étais déjà bien massacrant. Aucun instinct de survie, vraiment ? C'était probable, mais j'étais en vie. Contrairement à d'autres connards du Ciel et d'autres terrestres qu'avaient été cramés, exécutés, explosés ou juste crevés par la faute des archéens. Que tu serres ou pas ma patte, j'finis ce moment de profonde intimité avec une tape amicale sur ton épaule, si douce et si délicate que personne, pas même un archer borgne perché à des centaines de mètres de haut avec un cache-oeil sur la mauvaise pupille ne pouvait pas imaginer que ce soit une menace. On avait échappé au doigt d'honneur, pas aux familiarités. Et tu allais pas non plus échapper à mon soupir en te tournant le dos, reprenant ma route en attendant qu'tu me suives, les yeux passant d'arbre en arbre en essayant de débusquer les rats de ton navire.

"Aucun instinct de survie, mais si tu veux discuter, c'est pas dans un piège. C'est dingue d'être aussi flipette quand y'a rien à craindre."
# Mer 28 Aoû - 18:16
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Louwodakliron Kru
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Lo’ak avait beau ne rien montrer, il n’en pensait pas moins. Il n’aimait pas cet étranger et doutait de pouvoir l’apprécier par la suite. Il était insolent, immature, et semblait peut attacher à l’idée de survivre. À croire qu’il s’amusait à assumer un tel caractère qui aurait pu faire perdre la tête à plus d’un. Littéralement, et de façon sanglante. Mais il s’agissait là d’un Skaikru et l’alliance que la Coalition avait nouée avec ce peuple des étoiles surpassait les envies de corriger ce petit con. Tant pis, au moins il faisait preuve d’une plus grande intelligence en ne se laissant pas atteindre par ce sale caractère et dont les seules réactions que le guerrier laissait percevoir, étaient ce petit sourire mesquin qu’il arborait parfois.

Plus intelligent de lui mentir, ce n’était pas certain. Après, tout dépendait de la capacité du garçon à savoir mentir et à jouer de son bluff. Mais dans ce cas, mieux valait que le roi n’en sache rien. Lo’ak pouvait tolérer son comportement, mais s’il se mettait à lui mentir et qu’il le découvrait, il ne pourrait alors qu’agir pour le bien des siens en ne laissant pas un félon parcourir ses terres.

— Ce ne serait pas plus intelligent, mais tu ne sembles pas vouloir renvoyer une image d’intelligence.

Ou alors, il cachait vraiment bien son jeu et, dans ce cas, Lo’ak devrait s’en méfier. Seulement, il doutait que le garçon fasse preuve d’un tel bluff et sa remarque eut au moins l’effet de le rassurer quelque peu. Le clin d’œil était de trop, mais bon, il avait compris, l’étranger n’avait aucune limite dans le respect de ses gestes. Au moins, ce Nathanaël avait la décence d’être transparent sur ses intentions et, peut-être, que le Louwoda pouvait accepter cette parole.

— Mais il est facile de clamer la vérité et d’agir autrement. La confiance est une denrée rare ces derniers temps.

La preuve en avait été ce récent conflit, mais à première vue, le Skaikru ne semblait étonnamment pas au courant de ce qu’il s’était passé à quelques lieux de là. Un point que Lo’ak ne chercherait pas à éclaircir, ne voulant pas mettre en avant la dernière faiblesse dont son clan avait fait preuve. Il était hors de question que quiconque s’en serve pour avoir le pas sur lui, et encore moins un gamin insolent inculte des coutumes de ce monde. Inculte et enfantin, la preuve en était cette ressemblance soudaine avec un hamster, à l’image d’enfant frustré de ne pas avoir leur premier couteau.

En tout cas, Lo’ak ne bougea pas lorsque Nathanaël se rapprocha, mains en signe de paix. Un geste intelligent qui était au compréhensif de tout et que le roi appréciait. Quant à ce qui avait de la valeur, de nombreuses choses pouvaient en avoir, mais le garçon pourrait-il en user ? La tête d’un ennemi, celle d’un animal ayant lui-même de la valeur ou de la puissance ou alors un combat, d’homme à homme, avec des armes de guerriers. Des idées que le Louwoda garda pour lui, loin d’être bête à ce sujet : les Skaikru n’avaient pas cette même valeur de parole.

—  Moins d’insolence et une bonne volonté pourraient en être. Les poignées de main ne permettent pas de déceler des traîtres et tu as de la chance quant à tes armes. À Polis, il ne t’aurait même pas été permis de franchir les portes de la ville avec.

En vérité, Lo’ak aurait aimé le débarrasser de celle qu’il portait à son épaule, seulement il savait que cela aurait été vain. C’était comme lui demander, à lui, de se débarrasser de ses propres armes : inimaginable. Et le laisser être tué ? C’était intéressant, mais là encore, le préjudice serait bien trop important. Après, si cet imbécile s’attirait les ennuis hors des frontières du guerrier, cela ne le regardait guère. Après tout, chacun gardait ses responsabilités, il l’avait bien compris face à ceux qui l’accusaient d’avoir agi avec le traître d’Ouskejon. Alors oui, il ne prendrait que la responsabilité de le laisser partir, mais ne chercherait pas à assumer celle de d’autres clans en s’assurant qu’aucun mal ne le serait faite. Ça, c’était au Skaikru de se débrouiller de lui-même.

Lo’ak ne trouvait pas que Nathanaël avait un bon instinct de survie, mais il devait reconnaître qu’il avait de l’audace. Et cette audace se traduisit par ce tapotement que le Skaikru fit sur l’épaule du guerrier. Ce dernier n’esquiva pas un mouvement, observant simplement ce geste. Il savait que si lui-même esquissait un quelconque geste, même de recul ou de rejet de ce signe, ses hommes voudraient agir. D’autant qu’il ne se sentait pas offensé, s’amusant mentalement de cette audace. Le gamin aurait perdu sa main avec d’autre, et voire même si le natif se trouvait dans un autre état d’esprit. À la place, il décida de briser son immobilité pour suivre celui qui s’en allait. Quitte à se montrer responsable, le roi allait au moins s’assurer qu’il soit sur la bonne route pour ne pas s’enfoncer au sein de Louwoda. Car face à d’autres guerriers impatiens, il ne ferait pas long feu.

— La méfiance n’est pas signe de peur. Elle garde les guerriers, ou les impudents comme toi, en vie. Tu ne sembles pas comprendre le monde dans lequel tu te retrouves.

En soit, si Lo’ak avait finalement pris la décision d’être plus pédagogue que cassants avec le Skaikru, c’était avec intérêt. Tant que son clan serait sous le jugement de la Coalition, se serait à lui de montrer patte blanche et ceux, jusqu’à l’arrivée d’une situation renversant leur position. Qu’est-ce que le guerrier avait horreur de cette instabilité et de cette obligation à ployer le genou sans avoir son mot à dire. Il n’avait rien contre la Commandante qui, selon lui, avait fait preuve de clémence à leur encontre, mais il n’était pas dupe. D’autres n’avaient pas autant d’ouverture d’esprit.

— Sais-tu au moins où tu te rends ou marches-tu sans but jusqu’à ce qu’un précipice mortel t’arrête ?

Après tout, Louwoda étant une vallée boisée, le Skaikru n’était pas à l’abri de tombée dans un dénivelé où personne ne l’aurait sorti, ou aurait pu rencontrer des prédateurs mortels. Au moins, de ce que voyait le roi, il n’y avait aucune carcasse d’animal sacré que le jeune homme aurait pu chasser.

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