Ses compétences de guérisseuses acquises avant son ascension furent bien utiles, malgré trop d’exécutions nécessaires. Quand elle eut l’impression de reprendre le contrôle de son peuple, elle délégua de plus en plus les recherches, essoufflée. Peut être que ses côtes avaient pris un choc aussi, ou alors était-ce encore cette poussière qui lui brûlait les poumons. D’ailleurs, le brouillard commençait à se dissiper, laissant de plus en plus apercevoir à la reine l’étendue du massacre. Elle jeta son regard plus en avant, où elle devinait Lexa sans pouvoir la voir. Si elle était en vie, elle devait peut-être se mordre les doigts. Cet assaut prouvait les paroles crues de la reine Delfi, et confortait Costia dans ses pensées. Elle ne put entièrement ôter l’amertume de son esprit, mais elle se calmait en se disant que Sheitan avait probablement prévu autant d’autres pièges sur les autres routes possibles. Au final, ils ne pourraient jamais être sûr. Et maintenant, l’armée ou ce qu’il en restait était dans ce ravin, alors autant avancer.

Elle retrouvait de mieux en mieux les sensations de sa jambe écrasée par le cheval, la confortant dans l’absence de lésions trop grave. Elle était encore engourdie, mais bien utilisable. Pour le reste, elle ignorait la douleur de son crâne, qui avait cessé de saigner et de colorer sa chevelure de rouge.

Elle retourna à son cheval -enfin, son cadavre. Par chance, les sacoches qui reposaient sur sa croupe avaient été en grande partie épargnés par le corps mort. Elle pu récupérer dedans sa besace de soin, qu’elle remplit le plus possible. Costia était une reine oui, mais elle était aussi une guérisseuse. Se relevant, elle vit Toma pâle, plus pâle encore que la pierre sur laquelle ils avaient chutés. Costia pesta, où était le guérisseur qu’elle avait ordonné de rester près de lui ?  

Le peu de gardes qui étaient encore à ses côtés reculèrent de quelques pas, Costia s’accroupit. Sans un mot, elle observa mieux les jambes du jeune guerrier, mais son mal devait être bien plus profond, et rien ne permettait de le soigner. Il était perdu, elle le savait. Elle avait déjà abattu trop de guerriers aujourd’hui. Ell ferma les yeux un instant, avant de sortir son poignard.


Et alors que le guerrier ne réagissait pas, semblant simplement attendre la mort, elle souleva sa tunique de cuir avant de lui percer le cœur. Il était mort avant même qu’elle ne retire son couteau.


Cria-t-elle sur l’un des guerriers les plus proches, l’un de ceux qui étaient près du mort depuis le début. Il se rapprocha, nullement abattu par le cri de sa reine. C’était monnaie courante chez les Podakru, et Costia n’avait pas l’énergie pour le moment de faire dans la dentelle.


Costia fronça les sourcils. Son amie ? Kassyn ! Elle l’avait vue avec Clarke avant de partir vers son peuple. Cette dernière devait être dans un pire état qu’estimé de si loin… D’un geste de la tête, elle congédia le guerrier qui reparti vers le reste de la troupe et elle se dirigea vers l’amazone.

Cette dernière avançait avec Clarke. Cette dernière titubait et il sembla à Costia qu’elle était aussi fragile qu’un roseau. Elle ignorait où Kassyn l’emmenait, mais Costia interpella la guerrière et son fardeau.


A pas vif malgré la douleur de sa jambe, la reine rattrapa le duo. Elle avait eu une vue magnifique sur le trou du flanc de la Skaikru qui transperçait déjà à travers le pansement.


Aucun reproche, aucune leçon ne transparaissait dans sa voix. Simplement l’évidence et il serait bien malvenu que l’unique Skaikru de l’armée, La seule à connaitre le fonctionnement de ces armes, succombe d’une manière si stupide.  Elle remarqua la corde qui maintenait faiblement le pansement. C’était fait avec les moyens du bord, Costia en était consciente. Mais ça ne tiendrait pas le coup, surtout pas si Kassyn se mettait en tête de déplacer la fille du ciel.


Sans plus de précisions, elle la fit se rasseoir, valait mieux qu’elle ne soit pas debout. De sa besace, elle sortit une lanière de cuir qu’elle tendit à la Skaikru, lui disant de mordre dedans pour éviter de se trancher la langue avec les dents. Alors qu’elle fouillait dans sa besace, elle coula un regard vers la blonde Delfi.


Les Delfi et leur hantise des guérisseurs… Elle trouva en même temps ce qu’elle cherchait et sorti de sa besace une aiguille en os et un fil fait en nerf de lapin. Levant un sourcil, elle se concentra sur sa tâche, et entreprit de recoudre à vif la blessure de Clarke. Il lui fallut faire plusieurs points, mais ne prit pas longtemps à les faire. L’habitude de soigner un peuple qui se battait souvent pour pas grand-chose. Une fois la suture grossière certes, mais efficace terminée, elle recouvrit le tout d’une espèce de pommade verte épaisse, destinée à protéger la blessure et à la fermer un peu mieux le temps que la guérison fasse son œuvre.

Une fois un autre pansement mis, ainsi que la corde, elle se redressa, tendant une gourde d’eau à Clarke.


Enfin… guerre. Massacre pour le moment. Et maintenant qu’ils étaient en plein dedans, fallait faire avec.