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Alcoholic vs. Big mouthAscende Superius  :: on the ground :: Terres lointaines :: Trishanakru
# Dim 2 Jan - 17:20
KassynKassynAres
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Barbara & Kass
Alcoholic vs. Big mouth

La lassitude l’avait envahi. Son corps s’était soigné, son entrainement pour retrouver du muscle était arrivé à son terme et les patrouilles réalisées l’ennuyaient. Quelques autres Delfikrus étaient de la partie de temps à autre, mais elles aussi l’ennuyaient. Les conversations étaient toujours les mêmes et sa sociabilité ne s’améliorait pas avec le temps. La veille, elle avait retrouvé des traces de passage d’un groupe. Peut-être le même groupe qu’elle avait croisé plusieurs semaines auparavant. Elle s’était mise en tête de tromper le quotidien en remontant la piste aussi loin que possible. Il était peu probable qu’elle arrive à retracer entièrement leur chemin et finirait on ne sait où sur le territoire Trishanakru. Néanmoins, tout était mieux que ce quotidien monotone. C’est ce qu’elle fit et c’est ce qu’elle fit pendant plusieurs jours. À aucun moment, elle n’aurait pensé partir aussi longtemps ou du moins, s’approcher autant du camp des Astraux. Kass était loin d’être une traqueuse hors pair et mettait cette chance sur le compte de ces étrangers peu attentifs. Les traces s’étaient nettement multipliées et elle savait sans le voir que leur « maison » - comme ils aimaient l’appeler, ne devait pas se trouver loin. Ce n’est pas pour autant qu’elle avait envie d’aller voir, de faire leur rencontre et de se retrouver dans une situation aussi agaçante qu’elle l’avait été avec Cyrano et Astria. Les Trishana croisés durant son séjour à la frontière lui en avaient parlé, lui avaient dit qu’il n’y avait pas grand-chose à craindre. Certains lui avaient même expliqué quelques détails de leur vie, comme si cette acculturation les passionnait. Ce n’était pas son cas. Tout l’intérêt qu’elle leur portait n’était que purement tactique et en vue d’une possible défense de Delfikru.
Fatiguée par cette traque sans objectif clair, elle se laissa aller contre un arbre, laissant l’incertitude se disperser alors qu’elle devait remplir un besoin plus fondamental : manger. Elle avait posé quelques collets durant ces deux dernières heures alors qu’elle avait longé les limites du possible camp. Peu de possibilités de prise, du temps de perdu en retournant sur ses pas, mais ce n’était pas comme si elle avait mieux à faire. Dans un soupir bien trop bruyant, elle se leva en quête de nourriture.
Les deux premiers collets n’avaient rien donné, il en restait un et un très mince espoir… En s’approchant de l’endroit, la Delfikru entendit du mouvement. Un sourire naquit sur ses lèvres à l’idée de viande fraiche. La salive n’eut pas le temps d’arriver qu’elle se retrouva face à une proie non comestible – enfin selon ses principes. Les deux femmes se retrouvèrent à se dévisager aussi surprise l’une que l’autre. Le regard de Kass s’orienta vers la cheville de la brune et elle fronça les sourcils. Son collet s’était emmêlé autour d’elle prenant des branches ou autre dans son passage. Du moins, c’était son interprétation du sac de nœuds qu’elle observait.

"Commen…"

Oui, comment c’était possible de transformer un simple piège pour petit gibier en piège aussi efficace pour un être humain. Son étonnement se dissipa enfin et Kass reprit contenance. Sa main se posa sur la garde de son épée et elle dévisagea à nouveau la femme, mais cette fois de la façon dont le ferait un ennemi. Ni Trishanakru, ni adoratrice des crottins des chevaux et encore moins Delfikru, il ne restait qu’une solution : Astrale.

"Astra…"

Pas le temps de poser la question pour être fixée que l’autre femme marmonna quelque chose avec véhémence tout en gesticulant, elle fit une espèce de virevolte sur elle-même avant de tomber comme une masse et se retrouver la face dans la boue. Kass écarquilla les yeux devant cette chute totalement improbable et sa bouche resta ouverte de surprise. On lui avait dit que ce n’était pas des guerriers aguerris… Et ben clairement, ils ne savaient déjà pas marcher ! Sans qu’elle s’y attende, elle entendit rire, son propre rire. Il sortit de sa gorge avec force comme s’il avait été retenu depuis des mois. C’était peut-être le cas. Toutefois, ce n’était vraiment pas le moment pour ça.

"Tu…"

Incapable de parler tellement le rire prenait de place, elle fit quelques pas en arrière avant de se retourner de cette scène et reprendre son sang-froid ou essayer. D’une main, elle essuya les larmes qui perlaient à ses yeux et inspira plusieurs fois. Son sérieux pas crédible fut tout ce qu’elle avait à offrir à la femme quand son regard se posa à nouveau sur elle. Essayant d’adopter un ton froid, sa voix chevrotait :

"Besoin d’aide, Astrale ?"

Kass tira son épée. Faute d’être crédible et menaçante, elle avait au moins son épée pour donner le change.
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# Mar 25 Jan - 22:47
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Le soleil tapait fort, il faisait chaud et l’Astrale avait décidé de profiter du temps idéal pour aller découvrir un peu mieux les environs du camp. Jusqu’à présent, elle n’était que peu sortie de la sécurité des installations astrales, et ne connaissait le nouveau monde dans lequel elle était arrivée que par le retour des gens qui sortaient, ou par les rumeurs. Elle observait l’immensité de cette forêt, de loin, bien en sécurité sous sa tente, mais la découverte la démangeait.

Alors elle s’était décidée, et avait saisi son carnet, une mine de charbon, une poche remplie de baies qu’elle avait attaché à sa ceinture, puis avait sifflé Narak, qui s’était levé d’un bon, la queue gigotant alors qu’il suivait la Vega. Cette dernière avait déjà l’extrémité du crayon entre ses dents, alors qu’elle observait les arbres avec attention.

Elle se dirigea donc vers la périphérie du camp, puis, semblant insouciante alors que toute sa concentration était dirigée devant elle, elle dépassa les dernières installations et s’enfonça dans la forêt. Hô elle ne comptait pas aller bien loin, et elle n’avait pas spécialement désiré être discrète. Si quelqu’un l’avait vu, il était fort probable que la vue du chien géant qui l’accompagnait ait rassuré les autres. Mais tout le monde savait que quand Barbara était concentrée sur quelque chose, elle pouvait ne plus faire attention à ce qui l’entourait.

Munie de son carnet, elle notait absolument tout ce qu’elle voyait et qu’elle n’avait pas remarqué depuis le camp. Chaque chose pouvait s’avérer utile, un jour ou l’autre. Elle bénissait son ancien maitre de lui avoir appris à relier des carnets, car Barbara avait depuis longtemps achevé le stock. De temps en temps, elle glissait la main dans sa sacoche et en ressortait une baie, qu’elle dégustait en continuant d’observer et de détailler ce qui l’entourait.

Elle avait remarqué que la végétation ici était sensiblement différente que celles qu’elle avait pu observer durant le long voyage de son peuple. Et si elle retrouvait quelques sortes qu’elle connaissait déjà, certains lui demeuraient totalement inconnues. Désireuse de compléter son encyclopédie à ce sujet, la femme médecin entreprit de soigneusement reproduire la plante en un croquis presque scientifique, avant de prendre autant de notes que possibles sur ce qu’elle y constatait et que son croquis ne permettait pas forcément de comprendre. Son chien la suivait, calmement, et de temps en temps elle glissait une main dans sa fourrure dense, distraite par l’un ou l’autre insecte qu’elle observait.

Elle se redressa, s’étira, et entreprit de s’enfoncer un peu plus loin dans la forêt. Elle se savait proche de son camp, mais assez loin pour que le bruit qui y régnait ne soit plus qu’un murmure. Elle allait faire un pas quand sa cheville fut retenue, et qu’elle laissa échapper un couinement en s’étalant au sol, face contre terre.

Il lui fallu une seconde pour relever la tête. Elle cracha les feuilles qu’elle avait en bouche, et se releva sur ses coudes, avant de jeter un œil en arrière et de voir un collet fin, serré autour de sa cheville. Elle fronça les sourcils, les chasseurs astraux ne posaient pas de piège si proche du camp, c’était ridicule, le bruit des astraux faisaient fuir toutes les bêtes. Elle récupéra son carnet qui était tombé un peu plus en avant, glissa le crayon dans la lanière prévue à cet effet, et grommela. Un vague coup d’œil lui indiqua que Narak était parti en vadrouille. Elle ne s’inquiétait pas, il ne s’éloignait jamais trop, et même si elle ne le voyait plus, elle le savait toujours à portée de voix. il avait même déjà probablement entendu sa maitresse tomber et était en train de revenir.

Elle se tordit un peu pour s’asseoir et tenta de desserrer la corde, mais le mouvement avait coincé des branches dans cette dernière et elle ne sut atteindre le nœud. Elle pesta pour de bon, la prochaine fois elle devrait penser à emporter un couteau ou n’importe quoi d’autre. Un rapide coup d’œil autour d’elle lui fit comprendre qu’elle ne pourrait rien trouver de plus que son vulgaire crayon pour tenter de couper la corde. Elle pesta, et siffla en constatant que Narak ne revenait pas.

Elle tentait de déloger une branche quand des bruits de pas lui firent redresser la tête. Elle se releva, l’astrale était alerte, même si ses cheveux pleins de branches et de feuilles, sa cheville ainsi piégée et son genou égratigné ne rendaient pas une image sûre d’elle-même. Et ce chien qui ne revenait pas !

Barbara plissa des yeux quand une femme blonde, fine mais pas maigre pour autant, fit son apparition. Les vêtements qu’elle portait indiquaient à la Vega que cette femme appartenait certainement aux peuples qui vivaient déjà ici. Et même sans ça, Barbara ne la reconnaissait pas, or elle connaissait tout le monde chez elle.

Elle avait entendu parler de ces hommes et de ces femmes qui peuplaient déjà ces terres où les étoiles les avaient menés. Elle s’était montrée plus qu’admirative face aux récits qu’on lui rapportait, attentive, presque enthousiaste. Elle voulait en apprendre plus sur eux, sur leur mode de vie, leurs traditions, leur langage étrange, mais là ça n’était pas le moment. Une boule se forma dans son ventre, elle pouvait être en danger.

La blonde regarda Barbara, puis le piège, et ses sourcils se froncèrent. Elle laissa échapper un mot, perplexe, était-ce elle qui avait posé ce foutu truc ? Elle esquissa un mouvement vers ce qui semblait être une épée, et Barbara se tendit, fronçant les sourcils. La blonde leva à nouveau le regard vers elle et commença un nouveau mot.

Barbara l’interrompit, sans pour autant faire d’effort pour se faire entendre.

« Ouais. astrale ! pfff, et elle trouve rien d’autre à faire que de me regarder comme une bête de foire, et où est passé ce chien bon sang ! »

Elle marmonnait sans sa barbe plus qu’autre chose. Elle n’était pas encore morte, donc n’allait pas mourir de suite, elle jeta un coup d’œil autour d’elle, distinguant enfin des branches et des herbes bouger. Un éclat de fourrure perçant la végétation lui confirma ce qu’elle espérait, et elle esquissa un pas vers son chien, oubliant le foutu collet autour de sa cheville.

A nouveau, Barbara s’étala par terre, de tout son long, laissant encore échapper un petit couinement de surprise. Un énorme rire la fit relever la tête et elle jeta un regard plus consterné qu’autre chose à la blonde. S’essuyant le visage de la boue et de la terre, elle ne pu retenir un sourire, même si la situation était plus embarrassante, et stressante. La blonde tenta à nouveau de parler, mais son rire l’emporta. Narak rejoins enfin Barbara et cette dernière, résolue à rester assise, passa son bras sur le dos du chien géant, pressant sa fourrure en entendant le grondement qu’il retenait à l’égard de la femme debout devant lui.

Finalement, la blonde se calma, et si sa voix restait parsemée de sursauts de rire, elle formula enfin une phrase complète, avant de tirer son épée. Barbara sentit un vent d’angoisse, et Narak gronda pour de bon, les babines retroussées en un rictus menaçant, vers la femme blonde qui tenait l’arme à la main. Ses cornes toutes droites dirigées vers elle.

« Narak ! »

Interpella Barbara, et le chien se calma derechef, sans pour autant quitter la femme des yeux. La vega plissa les paupières.

« Je ne suis pas contre un peu d’aide… C’est ton piège, là ? »

Elle ne prit même pas la peine de désigner le dit piège, étant donné qu’elle était prise dedans. Elle ne connaissait pas grand-chose sur les gens qui vivaient ici, mais si celle-ci lui proposait de l’aide, alors Barbara n’allait pas vraiment dire non. Surtout avec une épée en main. Même si elle avait son chien, elle ne voulait pas risquer quelque chose en l’envoyant sur elle. Ce dernier était d’ailleurs attentif au moindre ordre que pourrait lui donner l’astrale. Mais elle avait toute son attention dirigée vers la blonde.

@Kassyn
# Dim 30 Jan - 15:13
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Barbara & Kass
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Loin de partager son hilarité, la femme semblait de prime abord, plutôt de mauvaise humeur. À bougonner de cette façon, ça ne rendait que la scène plus comique. La blonde aurait aimé comprendre la teneur des propos de sa proie pourtant ce fut impossible entre le ton employé bien trop bas et son sa propre tentative de contenir son rire. Décidément ces astraux n’avaient vraiment rien de guerrier. Le seul avantage c’est qu’il était sûr que la personne en face de Kass n’était pas une menace. Le sourire qu’elle intercepta de la part de la brune confirma ce sentiment. Néanmoins, c’était sans compter sur l’apparition de l’animal. L’euphorie qui l’avait gagné s’estompait peu à peu et laissait place à de la curiosité et de la méfiance. Instinctivement, sa poigne sur son épée s’était resserrée. Faisant fi de la défiance de l’animal, elle le détailla. Clairement, il appartenait à la brune au vu des réactions entre les deux. C’était bien étrange comme scène, comme si cette espèce de chien compensait l’absence d’animosité chez sa maitresse. Narak semblait être son nom. Rapidement, Kass évalua la situation et ses chances de s’en sortir face au molosse – si on venait à en arriver là : pas mauvaise ou était-ce l’hilarité qui la biaisait. Autant dire qu’à cet instant, elle était ravie d’avoir déjà sorti son épée de son fourreau. Une longue expiration sortit de sa bouche, évacuant à la fois son amusement trop expressif et la crispation soudaine face à l’arrivée de l’animal afin de se concentrer sur la brune. Répondant par un léger grognement, Kass était partagée entre la laisser dans ce pétrin et s’en amuser ou l’aider. Elle pencha la tête sur le côté, détaillant encore une fois la scène. Il était sûr que ça serait un bon souvenir à ramener de Trishanakru. Finalement, elle hocha la tête et s’approcha. D’un coup d’œil, elle repéra où se situait l’accroche du piège et le fil à couper pour que l’autre puisse se remettre debout. La Delfikru s’accroupit et poussa gentiment le molosse d’un coup d’épaule pour dégager la place nécessaire à la réalisation de son objectif. Elle adressa un coup d’œil à la bête qui semblait plus perplexe qu’autre chose. Kass eut un mince sourire amusé. C’était un peu suicidaire de mettre sa gorge à portée des crocs de l’animal, mais elle s’en foutait. Il arriverait ce qu’il arriverait. Par ailleurs, ressentir de la peur ne ferait qu’accentuer la méfiance entre les deux êtres.

"Oui, c’est mon piège."

Décida-t-elle enfin à répondre, détournant son regard du chien pour regarder la femme. La blonde eut envie de lui stipuler qu’elle venait de gâcher son repas telle une réponse au reproche possible concernant son piège. Elle s’en passa, encore trop affectée par le début de cette rencontre. Sa main attrapa le lien pour remonter jusqu’à la cheville de sa proie.

"Dommage que je ne sois pas d’humeur à manger de l’astral cependant. Surtout déjà assaisonnée."

Un signe de tête désigna la joue de son interlocutrice pour désigner la terre et autres feuilles qui parsemaient ses cheveux. Elle se demandait quelle image avait ce peuple des natifs. Les échanges avec les Trishanakrus semblaient avoir été récurrents et ils devaient en connaitre un peu plus sur sa culture. Cependant, l’idée que le cannibalisme soit une habitude alimentaire chez les natifs, et surtout l’insinuer la faisait rire intérieurement. Kass arqua un sourcil amusé à cette pensée avant d’effectuer un geste sec avec son épée pour détacher le lien principal. Il restait le bordel qu’elle avait fait autour de sa cheville. Soupirant légèrement en voyant le désastre, elle planta son épée dans le sol tout en s’appuyant sur la garde. Son analyse n’était pas très optimiste. En se débattant ou faisant ses cabrioles, elle avait resserré le collet au maximum avec d’autres débris. Son regard croisa celui de la brune.

"Tu sais te servir d’un couteau ?"

Déjà qu’elle avait du mal à tenir sur ses deux jambes, autant s’assurer qu’elle savait manier une lame avant que l’une ou l’autre ne finisse en brochette. Par ailleurs, le carnet qu’elle tenait laissait à penser que son interlocutrice était plutôt du genre à se noyer dans les pages d’un manuscrit que dans le sang d’un gibier – sans parler d’un adversaire.

"Je peux le faire si besoin, mais il ne faudra pas venir te plaindre si je te blesse."

Dit-elle en haussant les épaules montrant à la fois la logique et la banalité de la chose. Elle se rendait compte qu’elle voyait les astraux comme de petites choses fragiles qui n’étaient pas préparées à la vie quotidienne. C’était sûrement faux puisqu’ils avaient survécu jusqu’à maintenant. Toutefois, entre sa précédente rencontre et celle-ci, rien ne venait contredire cette affirmation. Pour l’instant, ça la satisfaisait. Ça permettait de contrebalancer avec la méfiance qu’elle ressentait envers ce peuple. Si ces dernières semaines lui avaient apporté beaucoup d’informations, ça ne permettait pas de faire disparaitre le souvenir des mensonges et tentatives de manipulation qu’il y eut lors de son face-à-face avec le groupe de Cyrano et Astria. Heureusement, la rencontre avec la brune s’était amorcée dans une perspective plus légère.

"Ou on peut demander à ton Narak de te ronger la jambe…"


Son ton ironique ne laissait pas planer le doute sur l’absence de crédibilité de cette solution. Toujours accroupie, elle sortit son couteau ainsi qu’un bout de viande séchée. Elle tendit ce dernier vers l’animal sans un regard vers lui. Le souffle de celui-ci se fit ressentir sur sa main. À ne pas douter qu’il aimait ce qu’il avait devant les yeux et devait attendre, l’ordre de sa maitresse pour s’en emparer, mais Kass ne s’en préoccupa pas pour le moment, concentrée sur la femme.
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# Lun 28 Mar - 19:12
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Un long moment, la blonde sembla obnubilée par le chien qui défendait Barbara. A croire que les autochtones ne connaissaient pas les chiens… Bon, okay, celui là était énorme, dépassant le mètre, et ses cornes de bouc n’aidaient pas vraiment la cause. La Vega ne se souvenait jamais de comment ces chiens-là avaient fini par avoir des cornes. Mais le fait que ça soit bien pratique pour la défense avait contribué à la préservation de ce défaut génétique, autant les cornes de Narak que les doubles oreilles de son autre chienne qui lui permettaient d’entendre bien mieux, en parfait chien de garde.  Peut être même que si Barbara appelait sa chienne de là où elle était, cette dernière rappliquerait fissa…

Non, Narak était déjà bien assez intimidant et dangereux s’il le voulait, et le regard que lui lançait la blonde faisait croire à l’astrale que c’était bien suffisant. La blonde… Barbara n’aimait pas appeler des gens par leurs traits physiques, et connaitre le nom de celle là la démangeait grandement. Elle avait déjà pu entendre et remarquer que les noms des peuples de ces contrées étaient différents en quelques mesures de ceux que les astraux octroyaient à leur progéniture.  La blonde, semblant taillée dans du granit, et pour le combat, devait sans doute elle aussi avoir un nom intéressant.  Mais Barbara, toujours coincée dans son piège à lapin, se trouvait radine de mots.

En parlant de mots, la guerrière sembla retrouver les siens, et sa voix brisa le silence alors qu’elle répondait par l’affirmative à la question de la Vega qui hocha finalement la tête. C’était donc bien son piège à elle, il y n’avait donc pas d’autres natifs dans le coin. Enfin… probablement pas. Barbara ne pu retenir un regard derrière la blonde pour confirmer ses pensées, mais elles étaient bien seules.

Alors que la blonde remontait la ligne de son piège jusqu’à la cheville captive de la Vega, cette dernière leva un sourcil, un petit sourire en coin sur le visage. Elle ignorait le degré de civilisation de ces autochtones, mais ils n’avaient vraiment rien de cannibales…  Et cette femme-là ne semblait pas aussi affamée que pour n’avoir d’autre choix que de recourir à cette pratique. Elle leva la main pour essuyer encore de la terre de son visage, cachant son petit rire par la même occasion.

« Dommage, je pensais que cela donnerait plus de gout. »

Non pas que Barbara tienne vraiment à se faire manger, mais elle savait bien qu’elle ne risquait pas grand-chose. Si elle pouvait toujours se faire tuer, elle ne finirait probablement pas en petit déjeuner malgré tout. Du moins, pas par une native. Les étoiles savaient quelles bêtes vivaient dans ces bois. Mais la quiétude de son chien lui indiquait facilement qu’il n’y avait nul autre prédateur en ces lieux.

Un geste d’épée plus tard, le lien maintenant Barbara fut rompu, et il ne restait plus que la corde nouée à sa cheville à défaire. Sans rien dire, elle observa la native soupirée, visiblement agacée par la situation, et la détailla du regard. Elle ne ressemblait pas aux natifs que son peuple avait déjà croisé, ceux qui vivaient proche de leur camp. Venait-elle d’ailleurs ?

« Je ne suis peut-être pas douée avec mes pieds, mais le couteau, ça ça va !»

Certes, l’astrale n’avait jamais eu à s’en servir pour tuer quelqu’un, à dire vrai il lui servait davantage à couper son pain et son fromage qu’à trancher une corde, mais soit… Peut être ferait il l’affaire pour son lien. Même s’il ne payait pas de mine pour un couteau, à l’aspect vieux et émoussé, elle préférait toujours s’en charger elle-même plutôt que de voir la native avec un couteau si proche de sa peau, quand elle venait d’affirmer qu’il pourrait y avoir quelque blessure.  Le flegme dont avait fait preuve la native pour dire cette évidence montrait bien à la Vega que c’était plus qu’une éventualité.

Puis la blonde sorti d’où elle savait où un couteau à la lame brillante comme le soleil, ainsi qu’un morceau de viande qu’elle tendit à Narak. Ce dernier bien dressé, fixa la bande de viande, la bave se formant à la commissure de ses babines.

« Si je demandais à Narak de ronger une jambe, il n’irait certainement pas sur l’une des miennes »

Lança Barbara, le sourire aux lèvres. Alors elle libéra son chien d’un son bref, et ce dernier attrapa d’un geste vif et d’un claquement de dents le bout de viande que tendait la blonde. Alors, après s’être assurée qu’elle pouvait le saisir, Barbara pris doucement le couteau en remerciant la native…

« Au-fait, quel est ton nom ? »

Elle regarda encore quelques secondes la blonde, précisant ensuite.

« Moi, c’est Barbara. »

Donnant donnant, maintenant plus qu’à l'autre de répondre… finalement, la Vega baissa les yeux vers sa cheville et entreprit de délicatement glisser la lame du couteau sur la corde.


@Kassyn
# Lun 2 Mai - 12:16
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Barbara & Kass
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Devant sa répartie, Kass arqua un sourcil. Heureusement, l’attitude de l’autre femme prouvait qu’elle plaisantait. En même temps, peu de personnes souhaiteraient se faire manger. À moins que… La culture astrale restait encore bien énigmatique pour elle donc tout était possible. Toutefois, pas d’Astrale au menu pour aujourd’hui, ni même un lapin au vu de l’état de son piège. La proie humaine libérée en partie, cette dernière lui rétorqua qu’elle savait manier le couteau. Étrangement (ou pas), la Delfikru était plutôt sceptique sur le sujet. Elle voyait les astraux comme un peuple pacifiste qui ne savait même pas tuer un animal pour le manger. Comme ils étaient encore en vie et nombreux, il était sûr qu’elle avait tort. Néanmoins, la vision de son interlocutrice dans cette position l’amena à se demander à nouveau, comment c’était possible. Elle tendit son couteau, le manche en avant, vers l’autre femme. Le risque le plus important restait clairement l’animal. Si jamais l’astrale venait à tenter une attaque, il était sûr qu’elle finirait par se casser encore la figure, voire s’empalerait elle-même sur la lame. L’image arrache un demi-sourire à la blonde. Demi-sourire qui s’élargit devant la menace indirecte effectuée. Elle ne doutait pas un instant que la bête pourrait ronger plus que sa jambe, mais peu lui importait.

"Peut-être… Mais je pense qu’il trouverait la nourriture un peu trop exotique pour lui."


Si jamais l’animal avait pour habitude de manger des humains, il devait être habitué aux astraux et non aux natifs. Sans vouloir vérifier son hypothèse, elle imaginait que le goût devait être différent entre ces deux « espèces ». Elle jeta un œil à ce fameux Narak et eut un sourire en pensant à cette scène.

"C’est pour ça que de nombreux Trishanakrus ont disparu à la frontière alors ?"

Dit-elle ironique. Bien sûr, c’était faux ou en tout cas, ce n’était pas ce qui était raconté.

"Je vais peut-être songer à te l’emprunter s’il est aussi efficace."


Considérer le lâcher à la frontière Podakru pour faire du ménage… Quelle idée ?! Idée satisfaisante cela dit. Kass s’écarta pour se relever tout en récupérant son épée plantée dans le sol. Elle rengaina cette dernière et détailla du regard les mouvements de l’autre femme. L’aider à se dépêtrer du piège était une chose, mais la soigner parce qu’elle se vidait de son sang à cause du couteau en était une autre. Il valait mieux prévenir que guérir si nécessaire. Son regard remonta vers son visage lorsqu’elle demanda des présentations. Elle répéta le nom qu’elle venait d’entendre dans sa tête comme si les sonorités la laissaient dubitative. Ce prénom ne collait vraiment pas avec la personne. La consonance de barbare avait quelque chose de paradoxal et tellement ironique. Par ailleurs, cette Barbara ne lui précisa pas son rôle au sein de son peuple. Un Trishanakru lui avait fait remarquer qu’ils aimaient préciser leur statut, car d’une certaine façon, ça devait faire partie de leur identité. Ça l’intriguait. Toutefois, l’essentiel, c’est qu’elle ne commence pas avec ses délires d’étoiles. Cyrano lui avait des envies d’extinction interstellaire avec ses discours. Elle ne comptait pas retomber dans ce genre de conversation.

"Kass. Kassyn kom Delfikru."

À l’inverse de cette première rencontre agaçante avec les astraux, stipuler son origine ne posait pas de problème. En outre, il valait mieux que la brune sache qu’elle n’était pas une Trishanakru. Du moins, si elle connaissait un tant soit peu la géographie des clans.

"Et que fais-tu dans les bois… Barbara ?"

Décidément, ce prénom avait un goût étrange.

"Tu n’es manifestement pas venue pour chasser ou pour poser des pièges."

Un bruit de bouche amusé accompagna son mouvement de tête vers le collet autour de sa cheville. Sa maladresse comme l’absence de matériel nécessaire à cette tâche étaient des indices suffisants pour confirmer cette hypothèse. Cependant, il est vrai que ce Narak aurait pu suffire pour ramener du gibier. Bizarrement, Kass le voyait mal comme un animal avide de sang. Probablement parce que lui aussi faisait partie des astraux d’une certaine façon. En tout cas, ce peuple avait pris de la confiance à se balader en territoire natif tout seul. Les relations entre Trisha et les Astraux devaient vraiment être bonnes et surtout, connues de tous. En outre, l’absence de peur lors de leur premier contact affirmait la sérénité qui régnait. Ou était-ce l’absurdité de la situation qui avait ôté tous potentiels dangers ? Un instant, elle se demanda si quelque chose de ce genre aurait pu se passer aussi bien à Delfikru. Sûrement que non. Elle espérait qu’ils aient conscience de la chance qu’ils avaient actuellement.

"Ou peut-être avais-tu envie de rencontrer des gens comme moi ? Pour les regarder comme des bêtes de foire."

Si la phrase avait pu paraitre accusatrice, elle ne l’était pas. Kass faisait simplement référence aux premières paroles que la brune avait prononcées. À nouveau, elle s’accroupit pour se mettre au niveau de son interlocutrice et la regardé droit dans les yeux. La curiosité sur ses traits montrait à quel point cette situation la divertissait. Ce n’était pas du tout ce pourquoi elle était venue, mais autant en profiter.
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# Dim 19 Juin - 19:23
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Alors qu’elle sciait lentement la corde à l’aide du couteau, un sourire carnassier contrastant avec son visage normalement chaleureux déchira son visage. Fixant toujours son travail, elle ne s’empêcha pas pour autant de répondre à la blonde.

« Rien n’est trop exotique quand c’est bien charnu. »

Puis alors que le chien tourna sa grosse tête vers la blonde, ouvrant la gueule en haletant dans l’attente d’une autre friandise, Barbara fini de rompre son lien. Ce dernier se brisa d’un claquement sec avant de tomber par terre. Poussant un soupir d’aise, l’Astrale se massa la cheville d’une main.

« Je ne suis pas responsable des allées et venues de mon peuple, et je ne suis pas plus dans les petites affaires du chef, je n’en sais pas grand chose de ce qu’il se passe avec les Trishanakru. »

A vrai dire, ça n’était pas foncièrement vrai, certes en tant que Médecin, elle n’avait pas accès à ses informations. Mais c’était la Véga du clan, une position supérieure aux canopus eux même. Et puis… en plus d’être la doc du chef, elle était son amie de longue date... Donc en un sens, ouais, elle était dans ses petits papiers (Mags rirait devant l’expression) Mais Barb ne pouvait décemment pas dire ça à la native qui l’avait piégé indirectement. Mieux valait que cette dernière croie que Barbara n’était personne. Finalement, elle tendit le couteau à la blonde pour le lui rendre, manche en avant. La vega leva un sourcil en alternant son regard entre son chien, qui n’en avait visiblement plus que pour celle qui lui avait donné un bout de viande, et la blonde en question, avant de hausser les épaules.

Elle ne doutait pas de la fidélité de son chien, mais si cette femme avait d’autres morceaux de viandes à gaspiller…. Les étoiles seules savaient jusqu’où irait Narak avant de se dire qu’il serait peut-être plus intelligent de rentrer à la maison. Son couteau récupéré, la blonde alla récupérer son épée plantée dans le sol, et Barbara pris soin de ne pas la quitter de vue tout en s’époussetant un minimum. Son nom sembla avoir un drôle d’effet sur la blonde, qui mit un temps dingue à répondre. Mais elle finit par dévoiler son propre nom et Barbara hocha imperceptiblement la tête, souriant. Elle avait appris avec les rapports d’interaction de trishanakru qu’un nom précédé d’un « kom » indiquait le lieu d’origine des natifs. Elle venait donc d’une contrée, ou d’un peuple ? Nommée Delfikru… Elle ignorait où cela se trouvait, mais elle en discuterait avec Mags, peut être que d’autres Astraux ont établi un contact avec d’autres représentants de ce peuple, ou même Kassyn ? Probablement en vérité, si elle a pu établir au premier coup d’œil que Barbara était une astrale.

Barbara était au moins sûre d’une chose, Delfikru, ça n’était pas la porte à côté, sinon ils en auraient bien plus entendu parler, et probablement bien plus tôt, à l’image de Trishanakru qui s’était révélé peu après leur arrivée déjà. A la question de Kass, Barbara haussa les épaules.

« J’étudiais. Beaucoup de choses sont nouvelles pour nous ici, et c’est pas plus mal de connaitre l’environnement dans lequel nous évoluons. »

Ils avaient fait l’expérience des fleurs et des animaux lumineux la nuit. Ce phénomène avait tant surpris les siens, fait rêver les enfants aussi. Mais cela restait un phénomène inconnu, que des milliers de causes pouvaient expliquer. Il fallait être prudent, tant qu’ils ne connaissaient pas mieux la région. Tant au niveau animaux et plante, qu’au niveau individu.

« Je crains qu’il n’y a pas tant de lapins que ça si proche de mon camps et de mon peuple. »

Fit-elle en fixant le collet désormais inutile qui l’avait piégé. Les Astraux n’avaient pas été discrets tout le temps de leur arrivée… et même sans ça, leurs multiples animaux pour la plupart en liberté n’avaient pas aidé à la conservation de petit gibier aux alentours proches du camps. Finalement, Barbara haussa les épaules.

« Je n’ai rien contre rencontrer les habitants de ces terres et d’ailleurs. Nous voyageons depuis si longtemps. Ca n’est pas pour autant que vous êtes des bêtes de foire…. Apprendre les traditions des autres, c’est une bonne chose. »

Alors que son chien était toujours raid dingue de la blonde, Barbara sorti son carnet et son crayon de charbon de son lien. Cherchant quelques secondes en tournant les pages, elle retomba rapidement sur le plan léger qu’elle avait commencé à établir avec ses maigres explorations. En vérité, elle l’avait surtout énormément alimenté par les rapports et les explorations des astraux chargés de cette tâche. Elle avait identifié le territoire sur lequel son peuple était, et tapota la page du bout du crayon. Barbara, toujours assise, avait remarqué la blonde s’accroupir pour la regarder d’un air curieux. Et c’est d’un air tout aussi curieux qu’elle tourna le regard vers Kassyn.

« Es-tu d’accord de me parler un peu de ton peuple ? »

Le savoir, voilà une chose que Barbara affectionnait tout particulièrement. Certes, le savoir était le pouvoir, mais pour Barbara, le savoir, c’était l’héritage. Les étoiles avaient guidé ce peuple ici, et avaient déterminé que leur place était en ces terres. Barbara voulait savoir pourquoi, et fort était de constater que cet endroit multipliait les inconnues. Elle espérait que Kass accepte de parler des siens, cela ferait aux astraux un autre peuple à connaitre, combien y en avait-il ici ?


@Kassyn
# Dim 19 Juin - 21:37
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La Delfikru la regarda œuvrer, attendant le moment où un doigt d’Astral tomberait par terre. Cependant, ce moment ne vint jamais. Elle aurait ça en moins à gérer. Enfin, elle imaginait bien que le chien aurait fait son quatre heures avec celui-ci avant même qu’il n’y ait aucune possibilité de le recoller. Sa pensée fut interrompue par les propos de l’étrangère. Des propos bien étonnants. Kass ouvrit la bouche avant de la refermer aussi tôt et resta quelques secondes dans le silence analysant l’expression que son interlocutrice affichait. Elle eut une brève expiration d’amusement avant de répondre :

"Pour le chien ou pour toi ? J’ai un doute là…"

Elle avait aussi un doute sur le fond du sujet, est-ce qu’on parlait bien de nourriture ou d’autre chose. En réalité, elle ne savait pas si elle voulait le savoir. La pseudo-cannibale avait été prise à son propre jeu. Son regard se porta sur le chien qui semblait être devenu un nouvel ami. Les mâles, tous les mêmes, un peu de bouffe et on les avait dans la poche. Kass soupira intérieurement avant de sortir un autre bout de viande et de lui jeter. L’animal l’attrapa au vol. Assez vivace, vu son poids. Un autre élément que la blonde nota dans un coin de sa tête. Ses yeux revinrent à la femme quand elle parla du chef. Se pourrait-il que ce fameux chef soit le même qu’elle ait rencontré ? Elle ne l’espérait pas. Cyrano lui avait laissé un goût amer dans la bouche. Même si c’était il y a plusieurs semaines, elle en ressentait encore une certaine irritation. Elle se contenta de hocher la tête. Fondamentalement, elle n’en savait vraiment plus qu’elle des affaires qui se déroulaient entre Trishanakru et les Astraux, à l’exception des rumeurs entendues lors de ses rencontres. De toute façon, ce n’était pas ses affaires pour le moment. Le temps viendrait où Delfikru serait concerné par ce nouveau peuple, mais ce n’était pas encore le cas et Kass ne serait probablement plus dans le coin, ou même, en vie, pour se préoccuper de ce futur. Son regard restait planter sur Barbara qui ne voulait pas revenir en position verticale apparemment. Après tout, elle avait déjà perdu toute fierté en se retrouvant emmêlée comme un poisson dans un filet de pêche alors elle ne devait plus être à ça près. Kass pencha la tête sur le côté comme si elle regardait une bête curieuse. Entre sa position au sol et l’annonce de son étude de l’environnement, ça la laissait plutôt perplexe.

"Non, c’est sûr..."

Son ton laissait entrevoir autant la réprimande que le sous-entendu. Bien sûr qu’elle désignait l’incident qui venait de se produire. Barbara allait devoir continuer à étudier sérieusement son environnement, aucun doute ! Kass s’était mise au niveau de l’autre femme pour pouvoir la regarder dans les yeux le temps d’échanger sur leur vision. La Delfikru se contenta d’un grognement avant de se relever et de faire quelques pas réfléchissant à cette histoire d’apprendre les traditions des autres.

"Vous allez avoir du travail."


Dit-elle, presque moqueuse. Non seulement, ils étaient nombreux par leur clan et leur tradition respective, mais en plus… ils étaient bien plus nombreux en nombre que les Astraux. Certes, elle n’avait pas les détails sur ce peuple, il n’en était pas moins difficile d’arriver à se dissimuler aussi longtemps aux yeux des natifs en étant tout aussi nombreux qu’eux. De fait, ça serait à eux de s’acculturer et non l’inverse.

"Toute ta vie ne suffira pas aulana, j’en ai peur."


Elle haussa les épaules alors qu’elle se retourna pour aviser la brune, toujours au sol. Le pire, c’est qu’elle semblait s’y installer. Kass se rapprocha et la contourna pour arriver dans son dos. S’accroupissant en se tenant en appui sur son épée, elle jeta un œil au livre qu’elle avait devant elle. Elle s’attendait à quelque chose de rare, ce genre de chose qu’elle n’avait vu que dans le palais et à de rares occasions, mais ce ne fut qu’un vulgaire journal de notes. Son regard croisa le sien et elle fronça quelque peu les sourcils. C’était étrange qu’elle ne se sente pas menacée, qu’elle se sente aussi à son aise… Déconcertant. Même Cyrano et Astria avaient fait preuve d’un peu plus de retenue.

"De mon peuple ?"


Barbara ne devait pas se rendre compte des différences qu’ils existaient entre son peuple et le reste de la coalition. Seul Delfikru méritait cette place dans son cœur. Toutefois, elle comprenait l’amalgame. Par ailleurs, elle se voyait mal parler de Delfikru dans les détails, quelque chose la retenait toujours. Il s’agissait d’étranger et il s’agissait de son clan, il y avait toujours des risques.

"Ici, c’est une rivière et cette route mène vers les adorateurs de cr… des chevaux, vers Ingranronakru, plus au nord-ouest. Et là, la terre s’arrête pour laisser place à la mer."

Dit-elle tout en désignant les éléments de son dessin qui correspondait. Les notes lui étaient peu lisibles. Leur langue semblait identique à ce qu’elle connaissait, mais elle était plus habituée au Trig qu’à l’anglais.

"Ça dépend de tes questions."

Kass se frotta la nuque et perdit son regard dans celui du chien. C’était impossible de savoir par quoi commencer et Barbara devait avoir des curiosités à combler avant tout. Elle espérait, sinon la brune était tombée sur la mauvaise personne. La Delfikru n’avait rien d’une conteuse et encore moins d’une personne neutre concernant les traditions de tous les clans.

"Je peux ?"

Demanda-t-elle en attrapant le carnet sans attendre une permission. D’une main, elle feuilleta l’objet, ne s’attardant pas sur les notes inscrites, mais plutôt sur les figures. Alors que son regard était plongé dans celui-ci, elle reprit la parole :

"C’est Cyrano ton chef ?"

Sa question était abrupte et paraissait naïve, mais le regard lancé à Barbara ne trompa pas. Cette question n’était pas anodine et elle l’avait gardé en suspens jusqu’à maintenant parce qu’elle n’avait pas eu l’occasion de la placer. Maintenant, c’était donnant donnant pour les informations. Parfait.

"Ça, c’est une plante qui aide à soigner certaines piqures d’insectes."


Elle détourna la lourdeur de sa question précédente en montrant la page en question à son interlocutrice. L’éducation de sa tante avait servi un peu, elle possédait le minimum requis pour survivre à beaucoup de choses – même si elle ne le reconnaissait jamais.

"Jusqu’où as-tu été?"

C’était réellement intéressant de le savoir. La soif d’information de Barbara se sentait dans ses écrits et elle se demandait si…

"Est-ce que ton courage va aussi loin que ta soif d’information ? Ou te contentes-tu de rester gentiment par terre à attendre que les informations arrivent aulana ?"

Bien sûr qu’elle la provoquait. Kass ne s’en amusait pas moins.

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# Ven 29 Juil - 17:18
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Pour le chien ou pour elle ? Barbara leva un sourcil, le sourire toujours présent, et coula un regard à Kassyn, mais ne répondit pas. Le fait même que la native puisse poser la question incitait la Vega à jouer de cette ironie, bien qu’elle se doute que la blonde n’était qu’à moitié sérieuse. Du coin de l’œil, elle observa Narak faire copain copain avec la blonde, tandis que la corde autour de sa cheville se vit enfin coupée. Elle nota la suspicion dans le regard de Kassyn, alors que Barbara lui avoua devoir apprendre encore beaucoup. C’était facile pour quelqu’un né ici de connaitre l’environnement dans lequel il évoluait. Barbara elle, était née des kilomètres plus au sud, si loin qu’il faudrait certainement des semaines à cheval pour rejoindre ses contrées de naissance. De nombreuses fois son peuple avait dû s’adapter au changement, au terrain neuf,  à l’environnement inconnu. Aussi face aux doutes de la native, la Vega ne put s’empêcher d’argumenter, riant presque en se massant la cheville.

« Ho ça a l’air mal parti je le sais bien, mais je ne m’en fais pas. Ce n’est pas la première fois que mon peuple doit s’adapter à un nouveau terrain. »

Ça serait long sans doute. C’était surtout la première fois qu’ils étaient confrontés à un peuple déjà présent et bien installé sur les terres indiquées par les étoiles. Ça aussi c’était une énigme à résoudre, mais Barb était confiante, tout viendrait en son temps, si tant était que les siens mettaient un peu de cœur à l’ouvrage. Entretemps, sa curiosité était bien trop grande pour n’être nourrie que des récits des explorateurs, qui étaient pour certains bien trop prudents pour oser s’aventurer loin, et avoir des choses croustillantes à raconter. Aussi elle hocha simplement la tête face à l’affirmation de la blonde. Oh oui ça… Du travail, il y en avait déjà beaucoup, et ils en auraient de plus en plus à l’avenir. Son for intérieur poussait Barbara à croire que le peuple déjà présent n’accepterait pas bien longtemps que les siens s’installent ici sans contributions, sans accord, sans négoce, et peut être même, sans sang versé ? Après tous ces terres appartenaient déjà à quelqu’un, et il fallait se préparer à tout.

Son oreille tiqua à un mot utilisé qu’elle ne compris pas. Elle savait qu’une langue était utilisée ici, ce mot en faisait certainement partie aussi elle pencha imperceptiblement la tête. Cela l’intriguait même plus que la supposition de Kassyn que la vie de la Vega ne suffirait pas. Malgré tout elle répondit à cela également.

« En effet, ma vie ne suffira probablement pas. Donc si je pouvais laisser aux prochains tout ce que je sais, et leur transmettre mon savoir, je le fais. »

Par la même, elle montra son carnet d’une main. Un jour quelqu’un l’ouvrirai et lirait avec avidité toutes les notes que la Vega y avait notées, avec une même soif de savoir et d’apprentissage. Finalement, elle revint sur ce mot, « aulana », qui l’avait fait tiquer.

« Ce Mot… que tu viens d’utiliser ? Que signifie-t-il? »

Si Barbara voulait bien une chose, c’était apprendre le langage commun de ce peuple. C’était si intéressant de découvrir les manières de faire et de parler des gens qu’elle rencontrait. Finalement Kassyn la contourna pour aller derrière elle. Barbara sentit le poids du regard de la guerrière par-dessus son épaule. Elle fixait le cahier, que l’astrale gardait bien ouvert. La vega, détendue, la laissa faire. Elle avait l’intuition que si elle démontrait de la tension, ou de la méfiance, l’autre en aurait aussi. De plus, elle était convaincue que tant qu’elle ne contrariait pas son interlocutrice, tout irait bien. La rencontre était surtout bien trop exceptionnelle aux yeux de la vega pour y mettre un terme par simple mesure de sécurité. Elle savait qu’on allait lui reprocher son manque de précautions, mais tant pis.  La question de Barbara sembla déconcerter la blonde, probablement la médecin n’avait-elle pas été suffisamment précise dans sa demande.

Mais avant que Barbara ne puisse préciser sa question, Kassyn se mit à pointer du doigt quelques éléments que Barbara avait grossièrement dessinés sur une carte tout aussi grossière. Attentive, elle écouta en hochant la tête. Elle devait retenir tout ça pour le noter plus tard.  La mer, un clan plus à l’ouest…. Intéressant, tout cela était intéressant, et la lueur de curiosité qui brillait dans son regard devait bien montrer à quel point la Vega était curieuse, et tout ce que lui disait la blonde nourrissait cette curiosité. Ces terres étaient gigantesques !! Elle mentionna un nouveau clan, combien étaient-ils encore ? Barbara ne fut pas certaine de bien comprendre le nom que Kassyn prononça, mais elle savait à présent qu’ils étaient proches des chevaux. C’était déjà une bonne chose de le savoir, pensait-elle.  Finalement, Kassyn donna à Barbara l’occasion de préciser sa question, et cette dernière ne se fit pas prier.

« Oui, de l’endroit où tu viens, de tes coutumes et de tes traditions, ou bien de tout ce que tu accepteras de me dire, je suis curieuse. »

Kassyn s’empara du cahier, et Barbara ne put rien faire contre ça. Elle le laissa le feuilleter, l’observant sans rien dire. Aucun secret n’y était caché, ça n’était qu’un carnet d’étude où la Vega notait ce qu’elle observait, et ce qu’elle en concluait parfois. Barbara sentait bien que la curiosité pointait également chez la blonde, aussi attendit-elle patiemment la première question, qui finit par arriver.

« En effet, c’est Cyrano qui assure ce rôle. »

Elle ne mentait pas. Il n’était pas vraiment son chef, mais en assurait les fonctions tant que Magdalena était en danger. Le regard de Kassyn avait confirmé à Barbara que cette question la taraudait depuis probablement le début de leur rencontre. Ainsi donc, c’était bien cette native que son ami d’enfance et sa fille avaient rencontrés à il y a déjà quelques temps. Les informations se partageaient, c’est ainsi que Barbara compris le tournant de la discussion. C’était louable, le peuple de l’un était toujours inconnu pour l’autre. Et s’il y en avait bien une qu’il ne fallait pas contrarier actuellement entre les deux, c’était celle qui tenait l’épée…

Malgré cela, et bien qu’elle mesure la dangerosité de son interlocutrice, Barbara ne se sentait pas menacée le moins du monde. Plus maintenant qu’elle n’était plus attachée à un collet, et même si l’épée était un peu trop proche d’elle à son gout. Dans le vif de la discussion, Kassyn précisa l’utilité d’une plante que Barbara avait dessinée, et elle se hâta de noter à côté son usage. Et aussi rapidement, la blonde enchaina sur une autre question, et Barbara tourna les pages pour retrouver un plan plus précis des environs.

« Au plus loin, je suis allé une dizaine de kilomètres par ici. »

Du doigt elle montra une ligne sur sa carte, qui partait de son camp et remontait vers le nord. Ce jour-là, Barbara avait ses deux chiens, et elle avait suivi un cours d’eau pour ne pas se perdre. Elle était partie toute la journée, et avait failli affoler Cyrano. Mais à présent, ce dernier connaissait l’envie d’escapade de la Vega, et savait qu’il ne pouvait pas réellement l’en interdire. La dernière provocation de Kassyn fit lever un sourcil à Barbara, qui rit en restant assise malgré tout.

« Puisque nous discutons, autant le faire confortablement. À moins que tu ne préfères parler debout, je resterai assise. »

Cette tirade prononcée avec humour lancée, Barbara se pencha sur le reste de la question, et répondit avec un peu plus de sérieux cette fois.

« J’ignore si ma définition de courage correspond à celle que tu as. Mais chez nous, faire preuve de courage, et faire preuve de prudence, ne sont pas des choses totalement étrangères. Je pourrai ne pas hésiter à aller plus loin que la plupart des miens, pour apprendre et découvrir. Mais j’essaie un minimum de m’assurer que je reviendrai entière, je ne vais pas me lancer dans une expédition où ma survie est loin d’être garantie, ça seraitt complètement contreproductif. »

La mission qu’elle s’était donnée était de partager le savoir. Morte, elle ne servait absolument à rien. Se mettre en danger était la mission des explorateurs, et même si Barbara s’était déjà aventurée sur des routes que les siens n’avaient encore jamais prises, elle évitait de prendre des risques qu’elle jugeait inutile. Elle haussa les épaules.

« Oui, il m’arrive de prendre des risques. Mais si cela peut me conduire à apprendre quelque chose, pourquoi hésiter ? »

Ils venaient de très loin, ils ne seraient arrivés nulle part sans un peu de courage. Lassé de la discussion, Narak bailla bruyamment avant de s’allonger par terre en poussant un soupir. Mais Barbara ne comptait pas partir de suite. La situation, bien qu’inédite, était bien trop importante pour qu’elle tourne court à la discussion.  En répondant à ces questions, Barbara espérait que Kassyn serait plus encline à répondre à la sienne.

@Kassyn
# Jeu 4 Aoû - 14:43
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Ses propos semblaient confirmer ce que Cyrano et Astria lui avaient dit lors de leur rencontre. Les Astraux voyageaient depuis quelque temps maintenant, suffisamment pour que la brune ait acquis des compétences d’adaptation. Elle pouvait au moins leur reconnaitre ça, c’était des voyageurs et ils avaient réussi à survivre de cette façon jusqu’à maintenant. Là, était sûrement leur point fort. Toutefois, ça ne leur donnerait aucun avantage sur les terres de la coalition. Les Trishanakrus avaient déjà dû leur signifier l’importance de ne pas s’aventurer trop loin. Surtout si son interlocutrice voulait transmettre son savoir un jour, il valait mieux pouvoir retrouver son corps… Vu l’inconscience avec laquelle elle avait interagi avec la Delfikru, il était aisé d’imaginer cette dernière subir une mort stupide. Sortant de ses pensées à la question, Kass eut un instant de doute. Ne s’étant pas rendu compte de l’emploi du Trig’ dans sa phrase précédente, elle eut un sourire amusé. Si en plus, elle souhaitait apprendre leur langue alors effectivement, toute une vie ne suffirait vraiment pas. Son esprit hésita un moment avant de trouver la traduction adéquate :

"Étrangère."

Souffla-t-elle. Rien d’insultant là-dedans. Du moins, pas dans ce cas. En outre, c’était plus simple à prononcer que le prénom de la femme qui lui donnait l’impression que sa langue s’emmêlait et se retournait sur elle-même. La réponse qu’elle attendait apparut. C’était bien Cyrano… Kass mobilisa son énergie pour rester impassible à cette annonce, le regard perdu sur le carnet de notes. D’autres interrogations apparaissaient dans son esprit, mais elle les garda pour elle. Au moins, il ne gardait pas son peuple cloitré dans un camp au vu de ce que disait l’autre femme. Ses yeux se portèrent sur la page en question et les frontières se dessinèrent automatiquement dans son esprit. Si les territoires avaient été ceux de l’est, ça aurait été une autre histoire, mais ici, c’était chez elle. Apparemment, Barbara aurait encore beaucoup de chemin à faire pour découvrir Delfikru. Tant mieux, il ne valait mieux pas qu’elle y mette les pieds. Il faut dire que Kass n’avait pas fait part d’une bonne impression auprès des siens et ça n’aiderait sûrement pas. À la vue de son clan sur le papier, un soupir manqua de sortir de sa gorge. Ces derniers temps, elle le fuyait autant qu’il lui manquait. Ça n’avait pas de sens et surtout, pas sa place ici. L’invitation de la brune la fit revenir au présent. Elle haussa les épaules :

"C’est confortable pour moi ainsi."

Et elle ne mentait pas. La guerrière préférait rester accroupie dans le dos de la femme et garder une marge de manœuvre dans ses mouvements. Surtout en sachant que son hypothèse était juste : Cyrano était bien leur chef, une tension sous-jacente était présente dans chacun de ses muscles. Jusqu’à présent, Barbara ne semblait pas être du même moule que l’homme, mais elle pouvait se tromper. Peut-être que comme lui, elle mentait et que tout cela était une mise en scène… C’était gros, mais il n’était pas question de se faire avoir une seconde fois. Son regard se porta sur le chien couché avant d’être détourné par les explications de Barbara. La prudence… Celle-ci ne faisait pas partie de son vocabulaire malgré ses expériences passées et présentes et malgré l’envie de l’intégrer dans ses comportements, Kass était encore bien trop impulsive. Cependant, l’argumentaire était compréhensible. D’une certaine façon, le désir de l’Astral pour le savoir pourrait être mis en parallèle avec le désir de combat des Delfikrus, l’hésitation n’y avait pas sa place si l’opportunité se présentait. Elle hocha la tête, montrant que ses pensées suivaient le raisonnement de son interlocutrice. Ses yeux se portèrent sur la direction que lui avait indiquée la brune un peu plus tôt.

"Tu n’étais pas très loin du clan dont je t’ai parlé… Et à mon avis, tu as bien fait d’hésiter aulana."


Son doigt dessina la frontière sur le carnet. Si les Ingranronakrus vivaient tranquillement dans leur coin sans faire d’histoire, elle doutait qu’ils soient heureux de la visite d’une étrangère, qui en plus, n’était pas à cheval. Ou peut-être l’inverse. Finalement, elle ne savait pas grand-chose d’eux hormis leurs coutumes étranges.

"Mon peuple partage aussi une frontière avec Trishanakru, plus loin, mais il n’y a rien d’intéressant pour toi là-bas."


Cette fois, elle se passa de désigner l’endroit sur la carte. La position de Delfikru resterait un mystère pour le moment. Le contraste entre leur culture était saisissant avec Barbara. Pendant que l’une donnait tout pour le savoir, l’autre donnait tout pour le combat. Qu’est-ce que la brune pourrait bien y faire si ce n’est s’y faire massacrer ? À son sens, Delfikru était loin d’être un clan barbare et ignare, mais les priorités respectives étaient divergentes au possible.

"Si un jour tu te retrouves entourée de guerrières qui ne désirent qu’une chose, se battre alors tu seras chez moi… Et ça ne sera pas bon pour toi. C’est tout ce qu’il y a à savoir. À moins que tu aimes vraiment prendre des risques…"


Dit-elle avec un sourire entendu alors que sa main en appui sur l’épée, tapota la garde instinctivement. L’idée de voir son interlocutrice dans cette position l’amusait quelque peu.

"Votre chef a dû vous avertir."

L’espace d’un très court instant, son sourire se fit légèrement carnassier au souvenir de cettedite rencontre.

"Néanmoins, je ne pense pas qu’aller sur les terres d’un autre clan que Trishanakru soit une bonne idée. Je doute que le Kongeda soit même au courant de votre existence. C’est sûrement pas plus mal pour tout le monde."


Ses doigts matérialisèrent l’espace de Trishanakru sur la carte, ça dépassait de la page alors que ses réflexions s'adressaient autant à son interlocutrice qu'à elle-même. Au moins, ça montrait à quel point l’autre femme avait encore beaucoup de choses à découvrir. L’arrivée des Skaikrus avait causé tellement de tort à l’Est qu’elle ne tenait pas à ce qu’une situation similaire se produise chez elle. Pour le moment, les Astraux ne posaient pas trop de problèmes et il n’y avait eu aucun conflit ouvert à sa connaissance. Autant que ça reste ainsi.

"La chose la plus importante à savoir sur les clans c’est qu’on a tous été en conflit pendant longtemps… Vivant dans des coutumes propres à chacun et même si aujourd’hui, tout est calme en apparence, nous n’avons pas ton goût pour…"

Kass prit le temps de réfléchir un moment au terme avant de reprendre :

"La sociabilité."


Personne de son clan n’aurait été aussi détendu à l’approche d’une étrangère, à moins d’être ivre. L’odeur de Barbara indiquait que ce n’était pas le cas. De fait, il s’agissait sûrement d’un trait de caractère… Dangereux.

"Parce que soyons honnête, ta réaction est atypique et fait preuve d’un manque d’instinct de survie plutôt important. Chien ou pas."

Son sourire en coin montrait qu’elle se moquait un peu. Elle jeta un œil au chien qui semblait prendre plaisir à rester allongé à ne rien faire. Clairement un mâle, aucun doute. En outre, Kass n’avait pas essayé d’être menaçante lors de leur rencontre - le fou rire ne lui aurait pas permis de toute façon, mais l’Astrale avait réagi comme s’il s’agissait d’une personne inoffensive. D’ailleurs…

"C’est presque offensant pour moi."

Sa voix se fit pensive à ses propres paroles. La situation vue de l’extérieur devait renvoyer une image étrange.  Heureusement qu’elles étaient seules, notamment pour le bien de sa propre réputation.

"Qu’es-tu au juste ? Au sein de ton peuple ? Tu n’es certainement pas une guerrière et encore moins une chasseuse."

Elle ne put s’empêcher de rire de cette dernière affirmation. L’image de la femme coincée dans le collet n’était pas prête de s’évaporer. Toutefois, sa curiosité était sincère et son regard se planta dans le sien à la recherche d'une indication mais aussi d'une trace de traitrise si elle s'amusait à lui mentir.

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# Jeu 4 Aoû - 17:34
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Étrangère ? cela restait logique… c’était un mot joli, pour la désigner. Aulana, ce mot par lequel Kassyn semblait vouloir appeler Barbara, ce prénom était-il si difficile ? La Vega l’aimait bien pourtant…. Il était vrai, qu’il sonnait bien différemment que « Kassyn ». Prénom dur de résonnance, pour une guerrière telle. L’astrale ne l’avait jamais vu combattre, mais elle n’en avait pas le moindre doute, cette femme pouvait se montrer redoutable si elle le voulait.

Aussi, la native ne montra aucune réaction particulière à la réponse de Barbara concernant Cyrano. Mais si la Véga était douée pour une chose, c’était cerner le non-verbal. Elle avait eu vent de leur rencontre. Kassyn en avait tiré des conclusions, sans aucun doute, et Barbara était curieuse de savoir lesquelles. Pour autant, elle garda son interrogation silencieuse. Jusqu’à présent la native n’évoqua pas plus le « Sirius » que cela, alors elle ne renchérit pas plus non plus.

A l’affirmation de la blonde, Barbara hocha la tête sans mot dire. Pour autant, était-ce confortable grâce à la position, ou grâce au certain contrôle que Kassyn, ainsi installée dans le dos de la Vega, pouvait exercer sur cette dernière ? Elle sentait que le regard de la blonde allait souvent du carnet à son chien. Ce dernier mollasson comme tout. Barbara ne s’y trompait pas. Elle élevait des chiens de garde, des chiens de défense. Ils n’étaient pas doués pour la traque, ni pour l’endurance. Mais quand il s’agissait d’attaque, ho ça… ils étaient doués. Si Narak paraissait mou, il n’en restait pas moins sur ses gardes. Mais Kassyn avait-elle suffisamment croisé de chiens dans sa vie pour s’en rendre compte ? Encore fallait-il s’intéresser de plus prêt au comportement de ces animaux pour le voir.

Tout le long des explications de la Vega, la native hochait la tête. Elle ignorait l’ouverture d’esprit de la blonde, mais elle semblait comprendre le raisonnement de Barbara. Elle en profita pour dessiner de son doigt un trait sur la carte. Comprenant que l’information était importante, Barbara saisit son charbon, et le reproduit au tracé. Encore une fois, « Aulana » avait été utilisé. La Vega resta pensive. Il était normal que des peuples dangereux.

Enfin, Kassyn parla de son peuple, et comme elle ne montrait plus rien sur le carnet, Barbara tourna la tête pour regarder son interlocutrice. Les précisions qu’elle apporta firent soulever un sourcil chez la Vega, qui hocha la tête.

« Oui, il nous a parlé de sa rencontre. J’ignorais que c’était avec toi, jusqu’à ce que tu me demande qui il était. »

Il n’avait pas parlé de cela plus que nécessaire. Il avait rencontré un individu d’un peuple différent que celui avec lequel ils avaient déjà établis un contact. Cette femme n’avait pas semblé accueillante, mais n’avait pas été hostile pour la simple raison qu’elle n’était pas chez elle, c’est ce qu’il avait dit. Barbara le comprenait, pour autant sa propre conversation l’empêchait de voir une réelle hostilité. De la méfiance, certainement, elle ne pouvait pas réellement l’en blâmer.

« D’ailleurs, le contraste entre ce que tu me dis et ce que tu évoques est plutôt saisissant… , peut être te retiens tu de me tuer pour voir de quelle autre bourde je suis capable après m’être coincée dans ton piège ? »

Son sourire était large, la question n’en demeurait pas moins. Barbara prenait son erreur de bon cœur, elle était faite de toute façon. L’intérêt était l’apprentissage qu’elle pouvait en tirer, et finalement si elle avait évité ce piège, elle ne serait pas tombée sur la blonde, qui ne lui aurait pas partagé tant d’infos précieuses.

Kassyn tendit sa main au-dessus de la page du carnet annoté, et Barbara comprit que Trishanakru était bien plus vaste que ce que les éclaireurs savaient déjà. Le chef de ces terres acceptait leur présence, pour le moment. Cela ne voulait pas dire qu’il était bavard… La Vega ne serait pas étonnée que la blonde ait dévoilé en ces quelques minutes plus d’infos que ce que ce chef avait accepté de communiquer. De toute façon, il ne devait rien aux astraux, alors pourquoi aurait-il donné quelconque information ?

Malgré tout, Barbara pris soin de noter en vitesse celles que lui donnaient Kassyn. Nul doute qu’à son retour aux camps, on lui en voudrait d’être encore partie, et de s’être mise en danger, mais ce qu’elle avait récupéré valait tous les risques. Selon elle, il était hors de question que ses frères et ses sœurs se mettent en danger dans des contrées hostiles. Alors s’ils pouvaient les éviter, tout cela serait bénéfique. L’idée des Astraux n’était après tout pas de déclencher une guerre.

Barbara hocha la tête mais ne dit rien. Elle avait déjà remarqué que son peuple semblait bien plus ouvert que ceux croisés ici. Pour autant, ils n’avaient pas tout exploré. Kassyn parla à nouveau du « Kongeda » Un principe pas très bien saisi pour l’astrale, mais elle évita de poser des questions dessus. Pour qu’elle en parle ainsi, c’est que cette… entité, devait être importante. Tôt où tard, les astraux comprendront ce qu’il en relève. Pour le moment, l’heure était à déterminer où il était dangereux d’être. Bien que de ce qu’elle comprenne, partout était dangereux…

Encore une fois, Kassyn se moqua, et Barbara sourit en réponse. Durant toute leur discussion, le regard de la blonde se dirigeait de temps en temps vers le chien.

« Est-ce un manque d’instinct de survie, que d’essayer de ne pas être brusque ? Vu comme tu tenais ton épée lorsque tu es arrivée, si tu voulais me tuer par simple agacement d’avoir ruiné ton collet, je serais déjà morte depuis longtemps. Et mon chien t’aurait probablement arraché quelques morceaux de peau avant que tu ne le tue à son tour. »

Elle ferma son carnet et se tourna complètement vers la blonde, ce qui sortit le chien de sa torpeur, qui leva la tête, à nouveau attentif.

« Je ne me méprend pas, Kassyn. Tu semble puissante, et je serais profondément idiote que de croire que tu ne l’es pas. Je devine aussi que tu es parfaitement capable de m’arrêter s’il me venait l’idée de m’en prendre à toi, je n’ai donc aucun intérêt à tenter quelque chose de tel. Je pourrai fuir, tu me suivras ou non, mais comme tu sais que je suis incapable de te faire du mal, tu restes aussi.  Et la curiosité fait son œuvre pour le reste. »

La Vega avait dit ça calmement, haussant les épaules sur la fin. Pour autant qu’elle savait décortiquer les caractères des siens, le faire avec des natifs était différent. Ils n’appartenaient pas à des familles d’astraux, ils ne répondaient pas d’un schéma typique, quoi que… Mais elle ne resta pas sur ses acquis. Narak s’assit, se rapprochant de l’astrale.

« Je suis médecin. Guérisseuse, de l’âme et du corps. Je prends soin des miens et m’assure que les générations futures soient fortes. Enfin, forte dans le sens des astraux, évidemment. »

Elle rit sur la fin. Elle aurait eu du mal à expliquer autrement son rôle. Après tout, en plus d’être une bonne guérisseuse, et une bonne conseillère attentive, elle approuvait les unions. Quel en était le but si ce n’était s’assurer que leurs fruits soient viables, forts et dignes ? Barbara avait pris soin de ne pas mentionner le fait qu’elle était la seule à assurer ce rôle, que ce soit le métier de médecin, ou le rang de Vega. Cela pouvait toujours être dangereux qu’un natif sache qu’elle était si précieuse à son clan.

Elle passa sa main sur le crâne épais de son chien ,évitant les cornes.

« Tu commettrai aussi une erreur en sous-estimant Narak. Il ne réagit pas car je suis détendue, mais c’est l’un des meilleurs chiens d’attaque du clan. Il a déjà sauvé la vie à l’un des miens de nombreuses fois. »

Elle sourit en grattant le menton de l’énorme animal.

« Une portée de sa descendance devrait naitre dans les prochains jours. »

C’était pour cela que Barbara n’avait apporté qu’un seul chien sur les deux. Elle leva un sourcil vers la blonde, un sourire en coin sur le visage.

« Peut-être pourrais-je t’en donner un, quand ils seront en âge d’être séparés de leur mère ? »

Selon ce qu’elle avait pu sentir, la portée pouvait être conséquente, et si chacun des chiots qu’elle avait pu faire naitre avaient trouvé leur utilité au sein du clan, les astraux ne souffriraient pas d’un chien offert à une native. Surtout si cette dernière avait pu être si généreuse en informations, malgré tout ce qu’elle avait retenu de dire. De plus, les regards qu’elle coulait au chien de l’astrale lui disait qu’elle devrait surveiller que Narak la suive bien quand elle repartirait. Un détail la fit sourire. Elle avait compris, parmi le peu d’information que Kassyn avait donné sur son peuple, que c’était surtout les femmes qui combattaient. Alors Barbara précisa.

« Les mâles de cette engeance sont peut-être puissants, mais les femelles sont plus grandes et moins… molles. »

Pour appuyer ses dires, elle planta son index dans le poitrail du chien, l’enfouissant dans son épaisse fourrure. Pour unique réponse, Narak bailla.

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# Ven 5 Aoû - 15:42
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Au vu du nombre de natifs dans le coin et du déroulement de cette rencontre, il était peu probable que Barbara rencontre la même personne que l’expédition Astrale dans le nord de Trishanakru. Elle se contenta de hausser les épaules autant pour confirmer que c’était bien elle que pour stipuler que ça n’avait pas d’importance. Ou plutôt simuler que ça n’en avait pas. La suite de la conversation la surprise un peu, surtout la manière dont Barbara abordait le sujet. Effectivement, le comportement et les dires de Kass étaient plutôt en opposition. Si elle restait sur ses gardes, elle n’avait rien de la guerrière Delfikru qui défendait son territoire. Probablement parce que ce n’était pas son territoire. Un sourire en coin s’afficha en imaginant son interlocutrice trouver le moyen de faire une autre connerie aussi ridicule que la précédente. Peu de possibilité.

"Peut-être…"

La légèreté de son ton laissait entrevoir que ce n’était pas le cas, mais autant garder le doute présent. Légèreté qui disparut assez rapidement à l’énonciation de détails imagés. Une tension apparut dans ses muscles à l’annonce des bouts d’elle-même arrachés par le chien. La Delfikru aurait plutôt pensé à un membre entier, mais si c’était seulement des bouts, c’était plus acceptable. À nouveau, son regard se posa sur la bête et son imagination fit le travail. Elle allait faire un trait d’humour sur ce cas lorsque Barbara reprit. Plus les mots s’enchaîner, plus les traits de Kass redevenaient stoïques, cachant son ébahissement. Elle ouvrit la bouche puis la referma aussitôt. Le discours de la femme la laissait dans une position inconfortable. En tant que guerrière, en tant que Delfikru, elle était habituée à devoir prouver en permanence sa force, devoir la justifier et là… Il n’y avait rien à faire. Son adversaire lui reconnaissait ses talents sans qu’elle n’eût à les démontrer et par la même, elle reconnaissait sa faiblesse au combat. C’était… étrange… La blonde ne savait pas comment réagir à ça. Cela dit, elle doutait que Barbara soit incapable de lui faire du mal. Chacun avait ses talents et il était sûr que d’une manière ou d’une autre, la femme pouvait se défendre même si ce n’était qu’avec des mots ou de la tromperie. Finalement, sa position actuelle n’était plus aussi confortable. Faire face à l’Astrale, totalement à découvert la mettait un peu mal à l’aise. Elle se releva, prenant soin d’enfoncer un peu plus son épée dans le sol. Celle-ci n’était pas encore prête à retrouver son fourreau. Peut-être était-ce encore son seul rempart face à cette attaque d’honnêteté déstabilisante. Dans tous les cas, elle fit quelques pas pour évacuer la tension qui habitait ses muscles avant de se retourner vers la femme lorsqu’elle aborda son rôle. Le terme médecin lui parût familier parce qu’elle l’avait déjà entendu, elle ne savait plus quand ni quelle signification il avait. La suite lui permit de comprendre un peu mieux. Par réflexe, elle pensa que tout ce comportement se justifiait parce qu’elle était guérisseuse : la faiblesse faisait partie d’eux. Son regard détailla Barbara comme pour appliquer cette nouvelle identité à la femme. Toutefois, elle semblait avoir plus que ce rôle à ses dires. Sûrement que les Astraux n’étaient pas assez nombreux pour pouvoir avoir des fonctions uniques. Cette histoire de guérir l’âme la laissa toutefois aussi curieuse que dubitative. Si elle n’avait fait que parcourir le carnet, cela lui suffisait pour savoir que ses compétences ne se basaient pas uniquement sur leur superstition. À cette réflexion, elle remarqua que leurs histoires d’étoiles n’avaient pas encore été abordées par son interlocutrice. Tant mieux.
Ses pas la ramenèrent auprès de Barbara alors qu’elle vantait les compétences de la bête. Ses yeux se posèrent sur cette dernière et elle hocha la tête. À aucun moment, elle ne l’avait sous-estimé. Même si l’animal n’avait pas été entrainé pour attaquer, il serait tout de même un danger au vu de son gabarit. Le regard perdu sur l’animal, apparemment, ce n’était pas le seul de son espèce. Elle haussa les sourcils à la proposition de Barbara. Détournant son regard pour cette dernière, sa proposition était sérieuse ? Il semblerait… Encore une fois, Kass ouvrit la bouche pour la refermer aussi rapidement. C’était inattendu, surtout qu’elle n’avait rien fait pour mériter une telle offre. Puis son regard s’assombrit soudainement, se rappelant que son futur n’avait rien de certain. Son affrontement avec la reine approchait et elle n’avait aucune garantie d’être toujours en vie dans les prochains mois. Même si des idées de « l’après » avaient déjà fait irruption dans son esprit, aucune de façon aussi concrète que maintenant. Elle eut un sourire qui n’eut de sens que pour elle avant de s’accroupir face à l’Astrale :

"Tu essayes d’acheter mes connaissances ?"

Malgré le poids qui venait de tomber au creux de son estomac, ses mots réussirent à montrer l’ironie de sa question et la détourner de ses propres pensées. À l’évocation des différences de genre dans l’espèce, une expiration amusée sortit de sa bouche.

"Comme toujours."

Dit-elle en levant les yeux au ciel avant de reprendre son sérieux.

"Ma vie n’est pas assez calme pour…"


Même si elle survivait, qu’est ce qu’il se passerait ? Elle viendrait trouver refuge chez les Astraux ? Rien que l’idée de vivre à proximité de Cyrano lui donnait de l’urticaire et vivre dans une culture radicalement différente de la sienne lui paraissait impossible. Non. Aucun engagement ne pouvait être pris, fin de la réflexion.

"Je ne souhaite pas te faire du mal, Aulana."

Reprit-elle abruptement. Elle se passa de mentionner que Barbara ne devait pas lui donner de raison pour changer cela. Manifestement, celle-ci l’avait compris rapidement.

"Chez moi, se battre a une valeur, il y a de l’honneur là-dedans. Je n’aurais aucun intérêt à te tuer sans raison, même pour avoir ruiné mon collet. Et contre toute attente, c’était plutôt plaisant à voir."


Un sourire fugace apparut alors qu’elle haussait les épaules. Il n’y avait rien d’appréciable dans le fait de tuer pour simplement tuer, pas pour Kass. Par ailleurs, d’une certaine façon, cette rencontre la réconciliait un peu avec l’image qu’elle avait des Astraux jusqu’à présent.

"Puis si tu fuis, je ne compte pas te suivre, j’ai bien assez d’une bizarrerie en face de moi, je n’ai pas besoin de tomber sur tout le troupeau."

Rien de dédaigneux dans sa voix, juste une observation presque neutre. Presque parce que Kass tentait de reprendre une certaine légèreté dans ses propos.

"Contentons-nous de laisser nos curiosités s’affronter."

Dans une certaine limite pensa-t-elle. Comme pour montrer sa bonne foi, la Delfikru changea enfin de position pour s’asseoir par terre.

"Qu’est-ce qui symbolise la force chez ton peuple ? Vous ne semblez pas être des guerriers et je me demande bien comment vous avez fait pour survivre depuis Praimfaya."


Selon sa vision, les compétences d’un guerrier ne se limitaient pas au combat, mais s’étendaient bien plus loin, notamment par sa volonté et sa capacité d’adaptation.

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# Dim 4 Sep - 21:23
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Alors que la Vega développait son cheminement de pensée, le sourire en coin de Kassyn lui montra qu’elle était probablement sur la bonne voie. Son raisonnement était correct, plus ou moins, mais au moins Barbara n’était pas totalement dans le faux. La légèreté de la réponse de la native, en plus du vague que cela représenta conforta Barbara dans son idée.  Ça n’était pas une affirmation exacte, mais clairement pas une négation non plus. Barbara garda son sourire léger, le sourcils se levant doucement. Ho elle n’allait clairement pas croire que la guerrière n’était pas capable d’une chose pareille. Pour autant sa réponse légère concernait la partie où elle plantait Barbara, ou la partie où son chien la mangeait à moitié avant de mourir aussi ? Le doute planerait, et la Vega ne demanda pas d’explications supplémentaires, cela lui convenait parfaitement.

Mais plus Barbara développait son raisonnement mental, plus Kassyn reprit un air neutre. Sans aucun doute, l’astrale tapait dans le mille, et elle doutait que cet exposé plaise à la guerrière. Il fallait dire que la Vega avait l’habitude de décortiquer les gens. Comme unique réaction, la blonde se releva, et la châtaine vit le fil de son épée s’enfoncer un peu plus dans la terre.  Au fur et à mesure que Barbara faisait son rapport, Kassyn faisait les cent pas devant elle. Elle ne nia rien, mais n’approuva pas ses paroles pour autant. Cela importait peu à Barbara, qui voyait en ses réactions une communication bien suffisante.

Ce ne fut que lorsque le sujet dériva sur Narak que Kassyn se rapprocha à nouveau, reportant son regard sur le duo humain canin qui s’adressait à elle. Et alors qu’elle ne cessait de fixer le chien, confortant Barbara dans son choix d’offrande, elle la regarda. Venant d’une étrangère, une… Aulana, cela pouvait en effet paraitre étrange, d’offrir un tel cadeau à une inconnue. Cela déstabilisa la guerrière ? Barbara ne saurait le dire, elle soutint son regard, attendant simplement sa réponse. Finalement, après qu’une flopées d’expressions soient passé sur son visage, la blonde s’accroupit face à Barbara qui la regardait toujours avec patience. Barbara sourit.

« Drôle de monnaie d’échange pour des connaissances. »

L’ironie de la question méritait une réponse ironique aussi. Jusqu’à présent, l’échange d’informations avait été plus ou moins équitable, Barbara posait des questions après avoir répondu à celles de Kassyn, et réciproquement. Elle sourit à l’air amusé de la guerrière. Oui, comme toujours. Même chez les astraux, c’était une femme qui dirigeait. Mais le sérieux revint, Kassyn sembla penser à des démons qui la concernaient elle seule, et Barbara pencha légèrement la tête.

Elle ne doutait pas de la volonté de Kassyn concernant Barbara. Elle ne lui avait donné aucune raison de réellement craindre un coup de sa part actuellement. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi cette précision se fit urgente pour la guerrière, jusqu’à ce qu’elle précise. A l’évocation du collet, Barbara sourit à nouveau. Même elle n’en garderait pas de mauvais souvenirs, alors qu’elle s’était retrouvée la tête en bas face à une étrangère. Heureusement que c’était un pantalon qu’elle portait ce jour-là…

« Je comprends. Ils seront prêt à quitter leur mère dans deux mois de toute façon. Si d’ici là, ou même après, tu changes d’avis, sache que tu pourras toujours venir. Je le garderai pour toi, qu’importe le temps. »

Elle ne mentait pas, et de toute façon le chiot choisi saurait tout aussi bien s’adapter à la vie native qu’à la vie astrale. Ils étaient aussi doués pour l’adaptation que leurs éleveurs.

Par deux fois, Barbara hocha la tête. Elle comprenait la signification d’un combat pour la blonde, autant qu’elle comprit qu’elle pourrait repartir sans danger, quand elle l’aurait décidé. La troisième fois vint quand la blonde se rassit par terre. Barbara en profita pour prendre une position assise plus confortable avant de répondre à la question.

«Pour nous, le combat est une chose à éviter. Nous avons des combattants, mais nous n’accordons pas autant de valeur au combat que ce que ton peuple semble y accorder. Il peut être une nécessité, mais s’il y a d’autres possibilités, nous chercherons toujours le moyen le moins violent. Nous nous adaptons aux endroits qui nous hébergent, ainsi nous avons survécu parmi tant de contrées, jusqu’à arriver ici. »

Elle sortit son carnet, mais ne l’ouvrit pas, montrant plus l’objet plutôt que son contenu.

«Le savoir représente une force pour mon peuple. Certes, il ne nous aidera pas à combattre, ou à désarmer un adversaire, mais il peut être puissant également. Par le savoir, nous avons réussi à nous adapter à des dizaines de terrain différents. Et nous n’avons jamais baissé les bras. »

Depuis autant d’années qu’une vie, son peuple voyageait, vers un pays qu’ils n’avaient jamais vu mais qu’on leur promettait. Il n’y avait pas à dire, ils pouvaient être acharnés, et leur foi les portait loin. Mais elle n’évoqua rien de cette partie à Kassyn. C’était un concept étrange que la foi envers les étoiles,  pour quelqu’un qui n’était pas habitué. Pour Barbara, qui était étroitement liée à ces étoiles, il était encore trop tôt pour en parler.

Parle-moi de ce Praimfaya ? Il n’évoque rien pour moi. Que signifie ce mot ? »

Encore une fois, l’astrale pensa à l’idée d’apprendre le langage des natifs. Peut être qu’il serait plus aisé que d’autres langues.

@Kassyn
# Mer 7 Sep - 23:37
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En termes de troc, Kass avait déjà vu bien plus étrange, mais ce n’était pas le problème ici. Non, elle ne comprenait pas. La Delfikru la dévisageait comme pour essayer de percevoir ne serait-ce qu’une portion de cette fameuse compréhension. C’était impossible. Au fond, la guerrière ne savait pas si ça la soulageait ou non. Elle-même avait des difficultés à appréhender les tenants et les aboutissants de ses propres problèmes. Néanmoins, seul un léger dodelinement de la tête laissant entrevoir son scepticisme avant qu’elle ne le verbalise. Revenir s’amuser parmi les Astraux n’était pas son plan, quoi qu’il arrive et revoir Barbara, impossible.

"J’en doute. Peu importe."

En outre, la proposition de Barbara n’était que la preuve d’une marque de gentillesse, déplacée, mais d’une gentillesse. La seule réaction qu’elle put manifester fut un haussement d’épaules. Kass n’avait rien d’une éleveuse ou d’une femme attentionnée. Si elle appréciait les animaux, ça ne l’empêche pas de les côtoyait plus dans son assiette qu’en compagnie vivante… Sa proposition restait juste une proposition et non un engagement de la part de la blonde. C’est la seule raison pour laquelle la Delfikru garda encore un peu le silence. Maintenant à la même hauteur que son interlocutrice, son regard continua de chercher quelque chose dans celui de l’autre. Ce n’était plus une compréhension de sa situation qui était l’objet de cette recherche, mais bien la compréhension de l’animal qui se trouvait en face d’elle. Le fait qu’elle l’ait désarçonné plus tôt n’avait fait qu’accentuer la distance culturelle… ou de personnalité qui se présentait alors que la femme lui expliquait leur vision sur le combat. Kass fit des interprétations silencieuses, tentant d’imaginer la vie d’un guerrier chez eux. Difficile.

"Votre combat c’est votre survie donc."

Il était déjà étonnant qu’ils aient des guerriers, mais c’était bon à savoir. Sa première rencontre n’avait pas été qu’illusions. Les hommes présents étaient prêts à se battre. La Delfikru en elle avait hâte d’en rencontrer à nouveau pour pouvoir s’y confronter, apprendre, découvrir, mais surtout, vaincre. Ce n’était certainement pas avec madame collet que cela allait arriver. Ses yeux dérivèrent sur le fameux livre qui à ce moment, représentait quelque chose de précieux… pour la brune.

"En effet…"


Dit-elle dubitative quant à l’intérêt de cet objet lors d’un combat. Au mieux, il pourrait causer un divertissement pour un guerrier débutant. Barbara l’avait dit elle-même : il ne permettrait pas de désarmer un ennemi et c’est tout ce dont Kass avait besoin de savoir. Ca ne faisait que confirmer son affirmation précédente. La seule chose contre laquelle ils avaient dû lutter toutes ces années, c’était pour leur survie. En soi, il n’y avait rien de honteux à ça, mais leur arrivée dans son monde serait probablement plus difficile qu’ils ne le pensaient. En espérant qu’ils n’aient pas signé leur arrêt de mort par la même occasion. La question la fit autant sourire que la mise dans une position d’hésitation. Praimfaya était tellement employé sans qu’on ait besoin de l’expliquer qu’il était difficile de réussir à mettre des mots derrière cette représentation.

"La fin, le début…"

Commença-t-elle avant de froncer les sourcils pour chercher quelque chose de plus clair.

"La tempête de feu qui a ravagé nos terres… ? Celle qui a fait qu’on pensait être les seuls peuples encore vivants."

Un sourire en coin amusé s’afficha. Barbara n’était pas la seule surprise qu’elle avait eue sur ce point cette année. Néanmoins, le peuple de Prihaya avait une explication logique à leur survie. Leurs coutumes découlaient des leurs, de Sankru, mais des leurs alors que les Astraux, c’était une tout autre histoire.

"Ton peuple doit la connaitre sous un autre nom, mais vos ancêtres l’ont subi comme les nôtres."


À dire vrai, elle ne savait pas exactement comment les évènements s’étaient déroulés. L’histoire de Delfikru, sa fondation était ancrée dans sa mémoire comme n’importe quelle amazone, mais l’ensemble des éléments qui ont mené à Praimfaya lui restait mystérieux.

"Je ne vis pas dans le passé, d’autres personnes plus intelligentes et intéressées que moi pourront mieux t’éclairer sur ce point."

Autant l'admettre. Son point fort n’était pas les connaissances historiques… Peut être même pas les connaissances, tout court. Son interlocutrice devrait tout de même s’en contenter, faute d’une autre Delfikru sous la main.

"Jusqu’à arriver ici tu as dit plus tôt… Cyrano m’a dit que vous cherchiez votre maison. Tu penses que vous l’avez trouvé ?"

Cette fois elle affichait clairement son interaction avec l’autre Astral. De toute façon, elle n’avait rien à perdre et comme elle l’avait exprimé, elle ne souhaitait pas s’engager sur la voie de la violence aujourd’hui. En plus, son interlocutrice avait fait preuve de franchise -dérangeante- jusqu’à maintenant, autant continuer.

"Les Trishanakrus m’ont un peu parlé de vous, mais vous restez difficile à cerner. Et je ne parlerai même pas de vos histoires d’étoiles."

Sa main s’agita pour lui faire signe de ne pas se lancer sur le sujet maintenant. Quand elle voudrait savoir et serait prête à se faire assommer les astres, elle le ferait savoir.

"Comment décrierais-tu ton peuple ? "

Après tout, son discours avait été porté sur la survie et le savoir, son comportement avait été chaleureux – de façon suspecte, mais chaleureux, et pourtant ce n’était pas l’image qu’avait Kass des Astraux. On remerciera Cyrano encore une fois pour ça. Toutefois, la question était sans faux semblant en dépit du regard de prédateur que lui adressa la blonde.

"Devrais-je m’inquiéter pour mon clan ?"

Renchérit-elle avant de se laisser aller vers l’arrière en posant ses mains au sol. Tout le contraire d’un comportement de défense. Peut-être parce qu’une guerre lui donnait plus envie que ne lui faisait peur ?

"Te concernant personnellement, je n’ai pas trop à m’inquiéter. C’est étonnant que tu aies réussi à survivre jusqu’à aujourd’hui d’ailleurs."

Son ton léger se voulu être une désamorce du poids que ses questions auraient pu apporter. Sans parler qu’imaginer Barbara sur le champ de bataille était plutôt hilarant.
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# Dim 11 Déc - 16:44
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Son regard s’attarda un peu sur la guerrière native. Finalement, Barbara haussa les épaules. Elle connaissait trop peu les occupations principales des clans de ces terres qu’elle venait de visiter.  Elle ne pouvait guère juger la réponse de la blonde. Et puis, même sans cela, elle s’était attendue à un refus de sa part. C’était bien assez étrange comme ça de se voir proposer un chiot pas né par une inconnue qu’on venait de libérer de son propre piège… c’est vrai qu’en y repensant, la situation était cocasse. Elle en aurait ri avec les siens si elle avait été sûre de ne pas se retrouver engueulée par la Sirius à cause de son acte. Mais Barbara n’avait qu’une parole, elle garderait un chien pour la blonde. Cela n’offusquerait personne chez les astraux. C’étaient ses chiens, elle en faisait ce qu’elle désirait.

Elle laissa donc le sujet changer et hocha la tête aux propos de la blonde.

« En effet, notre survie importe le plus. A quoi ça sert d’avoir un peuple quand tout le monde est mort ? »

Question rhétorique. Elle n’attendait pas de réponses de la part de la blonde. Elle pourrait aussi bien retorquer qu’on devait sa survie grâce au combat, et Barbara ne doutait pas du fait que c’était ainsi que le peuple de Kassyn avait survécu. Le combat. La guerre, la mort. Devoir sa survie par la perte de la vie de quelqu’un d’autre. Pour la femme médecin qu’était Barbara, c’était un concept qu’elle désapprouvait. Mais elle pouvait comprendre que d’autres y aient été contraints. Et avec la force de l’habitude, cette violence inutile était devenue presque coutumière. Jusqu’à en devenir l’unique solution.

Oui, Barbara le comprenait. Et elle s’estimait d’autant plus chanceuse de faire partie d’un peuple qui n’ait jamais été poussé dans ce cercle vicieux.  

Alors qu’elle posait sa question, elle rouvrit son calepin, en sortit le crayon qui y était bien attaché, et se montra attentive, curieuse. Elle avait bien compris que Kassyn n’était pas douée pour ce genre d’explications, aussi la Vega attendit après ses premiers mots pour le moins vagues.  Alors quand elle vint enfin, Barbara se dépêcha de la noter dans son calepin, en hochant la tête.

« En effet, mes ancêtres l’ont vécu. Nous ne lui accordons pas un nom pareil. Pour nous, il s’agit de la Guerre Nucléaire. C’est ainsi que cette tempête de feu est nommée dans nos livre et dans notre histoire. Probablement en même temps qu’un récit expliquant pourquoi c’est arrivé. »

Il était toujours important de savoir ce qui avait mené le monde à cet évènement. Les erreurs passées ne pouvaient pas être reproduites, et on ne pouvait empêcher qu’elles n’arrivent à nouveau qu’en sachant qu’elles sont déjà arrivées. Les conséquences en avaient été lourdes et le Monde s’en retrouvait à jamais changé. Parfois, Barbara était curieuse. Elle se demandait quelle vie on pouvait avoir dans le monde d’avant. Puis elle lisait les étoiles, qui lui redonnaient espoir en son avenir, et la Vega cessait de penser au passé.

« Dans ce cas, j’espère pouvoir les rencontrer un jour. Vos histoires sont d’un passionnant. »

Elle  sourit en refermant son calpin. Kassyn en profita tôt pour changer de sujet, et Barbara répondit tout en le rangeant.

« Eh bien, nous avons plusieurs fois estimés avoir trouvé notre demeure. J’espère que cette fois-ci sera la bonne. Une vie de nomade ne convient pas à tout le monde. »

Car son peuple avait été nomade, longtemps. Beaucoup des siens étaient nés en ne connaissant rien d’autre que cette vie. Et Barbara se souvenait à peine de la vie d’avant. Elle sourit au geste de la main de Kassyn, comprenant qu’il ne fallait pas la lancer sur le sujet. Les étoiles les guidaient, mais Barbara savait que le concept était compliqué à percevoir. Seulement, si on prenait le temps de le lui expliquer, peut être que Kassyn finirait par les comprendre, elle aussi. Enfin, Barbara n’était pas là pour faire de la propagande. Finalement, la Vega haussa un sourcils.

« Comment je décrirai mon peuple… Comme je l’ai déjà décrit il y a quelques minutes je pense. Il me faudrait beaucoup plus de temps pour développer la complexité de mon peuple. Nous ne sommes pas juste des fermiers, ni juste des guerriers, ni juste des soigneurs comme moi. Nous avons une hiérarchie précise, nous sommes réparties en larges familles qui veillons les uns sur les autres. Mais je devrai développer le sujet des étoiles pour mieux te l’expliquer, et je doute que tu en aie l’envie ou la patience. »

Elle sourit encore. Avant de secouer la tête. Non pas qu’elle juge son propre peuple d’inoffensif.

« Nous ne sommes pas du genre à déclencher des hostilités. »

Ho si, son peuple combattrait s’il le fallait. Ils n’étaient pas peureux, ni lâches. Mais ils étaient plus pacifistes qu’autre chose. Elle ignorait encore précisément où se trouvait Delfikru, malgré les précédentes explications de la blonde. Mais elle doutait que quoi que ce soit d’hostile se dégage de leur possible rencontre. Son peuple savait se montrer respectueux des coutumes des autres. Du moins Barbara elle, elle y était plus qu’attentive. Et vu sa position, on n’avait pas toujours le choix de l’écouter. Kassyn sembla se détendre, mais la Vega eut l’intuition que ce n’était pas grâce à ses réponses.

Elle garda le silence un moment face au ton léger de la guerrière. Il était logique que vu le point de vue que la guerrière avait quant à la signification de force, Barbara paraisse inoffensive.  Aussi la médecin préféra ne pas répondre plus que ça. Il était bien qu’on la juge inoffensive. Elle rit plutôt.

« C’est tout autant étonnant que je n’aie pas pris mes jambes à mon cou depuis longtemps face à la menace que tu pourrais représenter pour moi ou pour les miens. »

C’était plus sarcastique qu’autre chose, Barbara avait déjà longuement exposé pourquoi elle n’avait pas fui. Mais fait encore plus étrange, et bien qu’elle ne sente pas en sécurité pour autant, il était assez agréable de discuter avec la native. Bon, la situation restait étrange, avec la native et l’astrale assises par terre.

« Si les futures interactions de mon peuple avec le tien ou un autre pouvait se passer aussi bien, je suis sûre que nous arriverons à quelque chose de profitable pour tout le monde. »

Elle avait dit ça en regardant le ciel. Elle était sérieuse, et honnête. C’était une situation qu’elle espérait arriver. À côté d’elle, son chien se mit à aboyer d’agacement à force de ne plus bouger, Barbara le fit taire d’un regard avant de regarder à nouveau le ciel, sortant sa deuxième flasque – celle avec de l’eau cette fois- pour avaler quelques gorgées.

Et est -ce qu’il y a quelque chose à savoir, avant de rencontrer d’autres personnes comme toi, si nous voulons éviter un conflit ? »




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# Ven 10 Mar - 14:59
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Barbara & Kass
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Elle haussa les épaules devant cette question rhétorique. Imaginer vivre seulement avec son peuple ne la dérangeait pas outre mesure. Après tout, c’était bien ce qui s’était passé avant la mise en place de  la coalition. L’inconvénient majeur à cette vision c’est qu’il n’y aurait plus de guerre et connaissant Delfikru, il était fort probable que son clan se retourne contre lui-même juste par ennui ou simplement par envie de retrouver ces sensations typiques à la bataille. Au fond, peut-être que son interlocutrice avait raison, mais pas de la même façon qu’elle… Ce fut finalement un grognement qui remplaça son haussement d’épaules en guise de réponse.
Au moins, le sujet de Praimfaya lui permit de se détourner de cette question existentielle. Les mots que prononça l’Astrale ne lui parurent pas étrangers. Pourtant, elle n’arrivait pas réellement à mettre une signification derrière ou une image dessus. Au final, le résultat était le même : le monde avait brûlé et seuls les plus forts avaient survécu. Kass tiqua et arqua un sourcil lorsqu’elle aborda l’explication possible à Praimfaya. Tout le monde avait son explication, ses légendes et autres croyances. Cependant, elle ne put s’empêcher de se demander si Barbara avait une meilleure explication que toutes celles entendues jusqu’à maintenant. Après une seconde de réflexion, leurs histoires d’étoiles revinrent à son esprit… Leur explication devait se trouver là-dedans… L’enthousiasme de la brune à vouloir rencontrer des Delfikrus plus apte à répondre à ses interrogations – et soyons honnêtes, plus cultivées que Kass, la fit sourire. Un sourire ironique parce que dans son entourage, il n’existait qu’une personne qui avait la même soif de connaissance et ce n’était clairement pas sa personne préférée. Quel euphémisme !

"Je ne te le souhaite pas."

Murmura-t-elle dans sa barbe inexistante sans se préoccuper de l’intelligibilité de sa réponse qui ne regardait qu’elle ou de la réaction de l’autre femme. Oh, il devait exister d’autres personnes capables d’échanger avec l’Astrale à Delfikru, c’était sûr. Néanmoins, pour le bien de cette femme, il ne valait mieux pas qu’elle mette les pieds dans son clan. Personne n’était préparé pour cette rencontre. D’ailleurs, elle ne savait pas comment Trishanakru avait réussi à adopter aussi facilement et rapidement des étrangers sur leurs terres. La façon dont ils avaient parlé de leur nouveau voisin était comme s’ils avaient toujours fait partie du paysage. Probablement que la réponse se trouvait dans les propos de Barbara : ils n’étaient pas un peuple hostile Trishanakru non plus.

"Il vaut mieux effectivement que votre voyage s’arrête ici parce que vous ne pourrez pas continuer plus loin."


Les clans l’en empêcheront et s’ils ont eu la chance de tomber sur les habitants de la forêt lumineuse en premier lieu, cette chance ne se répétera pas.

"Rien de personnel concernant vos étoiles, les croyances n’ont jamais été mon truc. Je préfère ce qui est appréhendable, palpable et à portée de vue que des choses… immatérielles."


Pour ne pas dire imaginaires. Son ton n’était pas au reproche, étrangement. Kass était assez relaxée pour que son mauvais caractère reste tapi dans un coin. On peut remercier le fou rire de la rencontre… Et probablement la manière atypique de Barbara de gérer l’agressivité de son interlocutrice. Quant à la structure de leur « clan », il semblait être dirigé plus par un conseil de famille que par un individu unique. Dur de croire que cette façon d’organiser un peuple puisse fonctionner sans guerre intestine. Comme ça avait été énoncé, leur survie avait primé et c’était probablement là, l’explication à leur côté pacifique. Les choses changeront sûrement une fois qu’ils seront bien installés… Dans leur fameuse maison… Cyrano l’avait donc bien fait tourner en bourrique. Il ne perdait rien pour attendre…

"Un peu vexant peut-être…"

Dit-elle en levant les yeux au ciel, presque amusée. Presque parce qu’on pourrait croire que Kass s’était ramollie. Une étrangère désarmée et prise au piège qui ne la craignait pas, qu’est ce que ça voulait dire sur la Delfikru ? Un faux soupir exaspéré franchit ses lèvres, balayant ce sujet – pour le bien de son ego. La blonde se figea un instant et fixa Barbara avant de rire légèrement.

"Ça ne sera pas le cas."

Son rire s’accentua un peu en imaginant une scène loufoque entre Delfikrus et Astraux qui seraient tous assis par terre à partager un verre avant que les femmes de son clan se vexent et transforment les Astraux en brochettes.

"Mon peuple n’est pas très… amical. Peut-être dans un futur proche quand vous serez un peu mieux installés… Mais en attendant, je te conseille à toi et aux tiens de rester loin de mes terres."


À l’inverse des autres clans, les Astraux n’étaient pas protégés par la coalition et si jamais ils pointaient le bout de leur nez sur le territoire Delfikru, ça pourrait très vite dégénérer. Aux aboiements de la bête, on aurait pu penser qu’il acquiesçait ses propos.

"Vous avez été acceptés par Trishanakru, profitez avant d’aller voir ce qui se passe ailleurs. La coalition est un ensemble complexe… Si nous sommes tous réunis sous la même étiquette pour vous, étrangers, nous sommes tous très différents. Ce que tu apprends à Trishanakru n’est pas forcément valable chez moi ou chez les cavaliers à l’ouest. Et certainement pas à l'autre dizaine de clans existants."

Le Kongeda, cette vaste blague, pensa-t-elle avec rictus.

"Mon seul conseil serait de te méfier de chaque nouvelle personne que tu rencontres."

Kass se redressa, restant genoux fléchis devant Barbara. Son sérieux était revenu et elle adressa un regard compatissant à son interlocutrice.

"Ne prends pas cette rencontre comme représentative du futur, aulana. Même moi j’en suis étonnée. "

Et oui, la blonde se surprenait elle-même.

"Si tu es prudente, peut-être nous nous reverrons."

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