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Notre cheffe nous guide vers l'extérieur, et mon azur se pose sur les gardes qui nous ouvrent le passage en silence, attentive au moindres signes d'offensive. Et je n'ai que le temps de me maudire en voyant les lourdes portes du palais se refermer sur Anya pour nous prendre au piège. Mais je n'ai pas vraiment le temps de m'appesantir sur ma stupidité car l'éclat des lames qu'on tire du fourreau attire mon regard. Seule Anya semble avoir une quelconque importance pour l'usurpateur, nous, nous sommes juste bonnes pour la curée.
Une esquive souple et mon pied qui se détend, frappant l'abdomen du premier assaillant qui roule sur le sol. Je vois du coin de l'œil la delfi qui abat un homme et me lance une masse bienvenue. Je me saisis de sa garde en plein vol, traçant un arc de cercle mortel de bas en haut qui vient fracasser le menton d'un guerrier. La colère est là, la haine aussi, mais elles restent en second plan, ne faisant qu'alimenter cette rage qui m'a toujours animée et qui fait de moi ce que je suis, Furiosa, la fureur et la mort. Le bruit des crânes qui explosent comme un fruit mûr sous mes coups est une juste punition, le râle des mourants une douce mélodie et je me joins à l'Arès dans cette danse mortelle qui nous unit un court instant. Seules nous aurions sûrement pu nous frayer un chemin sanglant jusqu'au trône de l'usurpateur, mais Gaïa et la jeune femme que nous avons sauvé seraient mises à mort sans pitié par ces brutes.
Je vois la delfi qui se dirige vers les fenêtres jouant de sa lame pour nous ouvrir un chemin et je me place an arrière garde brisant sans distinctions les os de ceux qui passent à portée de ma masse qui tournoie et s'abat sans relâche, sans pitié. Les fenêtres sont trop hautes pour que nous puissions aisément les atteindre, heureusement notre hargne et les morts qui jonchent le sol font hésiter les survivants qui craignent de subir le même sort.
Je ramène mon bras en arrière et projette la masse d'armes vers la fenêtre qui tourne sur elle-même avant de briser le verre avec fracas, nous offrant un mince espoir de fuite. Il va falloir nous entraider pour pouvoir franchie l'obstacle cependant car l'ouverture et trop haute et pour une fois mon bras manquant constitue un handicap plus que gênant.
Je me propose de passer en premier pour me placer à califourchon sur le mur et aider les deux plus faibles d'entre nous à franchit l'obstacle. L'Arès passera en dernier...
Mission diplomatique à Ouskejon
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]En route vers Ouskejon, Juillet 2150
Puis elle recula pour se placer aux côtés de Furiosa. Un sursaut de timidité juvénile la regagna brièvement, et elle sonda son amie d’un regard interrogateur. Celle-ci lui répondit par un signe de tête, laissant un sourire fugace étirer ses lèvres, et Gaia se sentit rassénérée. Elle avait peut-être pris une initiative un peu grossière en intervenant pour sauver la fugitive, mais il n’était pas trop tard pour donner le meilleur d’elle-même lors de cette mission. Fury serra légèrement son bras comme pour l’assurer de sa protection. Elles ne faisaient qu’accomplir leur mission, apportant à Sheitan un ultimatum visant à maintenir la paix… Mais la bataille n’étaient qu’à un pas, elles le ressentaient toutes, même Gaia qui ne pouvait nier la lourdeur de l’atmosphère malgré son envie de résoudre ce conflit pacifiquement. Sheitan avait émis une condition, elle l’avait ignoré, et pour cela, il ne tarderait pas à réclamer du sang.
Anya transmit donc à Sheitan le message d’Heda, lui faisant savoir le plus clairement possible que la reddition était sa seule option. Elles ne s’attendaient bien évidemment pas à ce qu’il accepte… Aussi Gaia fut-elle extrêmement surprise lorsqu’il commença sa réponse par “Bien sûr”. Il ajouta alors qu’il n’oserait pas se mesurer à Heda, avait bien reçu leur message, et qu’elles étaient libres de repartir. Anya sembla aussi décontenancée que Gaia. Elle se dirigea cependant vers les portes, et Gaia et les autres entreprirent de la suivre. Les prières de la Fleimkepa pour une fin pacifique à ce conflit avaient-elles réellement été entendues ?
Mais à peine Anya fut-elle sortie que les portes se refermèrent derrière elle. Sheitan annonça alors que lui aussi avait un message pour la Commandante. Et il n’était pas difficile de deviner lequel : leur mort.
Chléo et Furiosa passèrent aussitôt à l’action, se battant à mains nues, puis avec les armes qu’elles étaient parvenues à obtenir. Gaia se souvenait encore de la dernière fois qu’elle avait tenté un coup de pied comme celui de la Sangedakru : contre Furiosa elle-même, à l’entrainement… Et elle avait fini avec la cheville dans la main de la guerrière, à valser de l’autre côté. Alors, elle se contenta d’esquiver les coups, pirouettant, glissant sous les jambes d’un garde, évitant à la dernière seconde un coup en arc de cercle qui manqua sa nuque pour se ficher dans le bras d’un autre garde. Elle tenta bien de ramasser l’épée d’un cadavre, mais renonça en constatant son poids.
ELle suivit Chléo dans la direction des fenêtres, et une fois qu’elles furent en place, n’eut plus besoin d’esquiver puisque Furiosa formait la plus efficace des arrière-gardes. Puis la Sangedakru balança la masse d’armes à travers la fenêtre. Voilà qui poserait un problème de moins…
Gaia scanna rapidement le mur du regard. Enfant, elle avait su escalader… Presque avant de savoir marcher, à vrai dire. Elle avait surtout pour habitude de grimper aux arbres, mais les promontoires rocheux étaient loin de lui être étrangers.
- Attends.
Bien sûr que Furiosa devait passer la première. Elle serait sans doute celle qui mettrait le plus de temps à monter, et elles ne seraient pas trop de trois pour l’aider et la couvrir de l’assaut ennemi. Mais Gaia avait repéré une pierre saillante, dépassant à demi de la paroi. Un bon appui pour se donner de l’élan ? Non, plutôt le point faible qui allait glisser au premier signe de poids. Autour, par contre, le mur était fermement scellé. La pierre glissa sans effort lorsque Gaia la tira, révélant un trou assez grand pour y caler le pieds. Les deux premiers appuis étaient toujours les plus difficiles, et ça, ça devrait aider.
Il lui restait cette pierre dans la main, dont elle devrait se débarrasser pour aider la Sangeda à grimper. Elle aurait pu la jeter simplement à terre…
Mais elles étaient là pour empêcher une guerre. Et à ce stade, il n’y avait plus qu’une chose qui pourrait l’empêcher. Gaia lança la pierre de toutes ses forces en direction de la tête de Sheitan. Puis, sans même prendre le temps de voir si elle avait atteint sa cible ou bien était tombée par terre à mi-chemin, elle concentra toute son attention sur Furiosa, faisant de son mieux pour l’aider à monter, incitant d’un geste leur protégée à faire de même.
Une fois Furiosa en hauteur, Gaia fit passer leur protégée Comme elle l’avait supposé, celle-ci n’avait visiblement aucun entrainement, et elles ne furent pas trop de deux pour l’aider à monter, Gaia poussant et Furiosa tirant.
La Fleimkepa monta avec bien plus d’aisance, trouvant naturellement les plus infimes appuis, mais accepta néanmoins avec reconnaissance la main tendue par Fury.
Il n’y avait plus que Chléo, qui les avait couvertes jusque là. Le temps de grimper, elle serait à découvert. Dans l’urgence, Gaia prit la première arme qui lui tomba sous la main : en se protégeant de sa manche, elle ramassa un éclat de verre sur le rebord de la fenêtre et le jeta au soldat le plus proche de Chléo.
- Monte ! On te couvre !
La jeune Fleimkepa croyait en la paix, mais ça ne voulait pas dire qu’elle ne défendrait pas ses amies au cours d’une bataille.
Date d'inscription : 20/10/2018
Anya a disparu de l'autre côté des grandes portes, et le combat fait rage. Vous avez su vous dégoter quelques armes, et avez fait le choix très sage de vous diriger vers les fenêtres, travaillant en équipe pour les atteindre et y grimper.
Malheureusement, l'humeur de Sheitan s'est assombrie depuis qu'il a reçu la pierre, surtout en constatant que vous n'êtes pas très loin de parvenir à vous enfuir. Lui qui était amusé par votre situation, est désormais entré dans une colère noire. Il se lève, et rugit à ses hommes de vous arrêter, s'approchant lui-même de la zone de combat, l'arme à la main. Vous êtes d'autant plus dépassées en nombre, et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] se retrouve emportée sous une masse ennemie, au point qu'elle disparait quelques secondes de votre champ de vision. D'autres hommes essaient également de monter pour vous rejoindre et vous attraper.
C'est donc votre tour de jouer, voici quelques pistes...
1) Vous choisissez de rester combattre, pas question d'abandonner Chléo, surtout après avoir perdu Anya.
2) Vous prenez la décision difficile de partir, de sauver le peu d'éléments qu'il vous reste, sachant qu'il vous faut encore fuir la ville...
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Date d'inscription : 03/07/2021
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Le bruit des combats était assourdissant, ou presque. Chléo, en tête de cortège, faisait de son mieux pour nettoyer le passage face à elle, poussant ses assaillants de plus en plus vers les murs. Et si la brèche qu’elle était entrain de creuser dans cette marée humaine se comblait vite de nouveaux soldats bien en vie.
Elle sentait toujours la présence de Furiosa dans son dos, et c’était ce qui la motivait à avancer. Elle savait que si les deux autres trainaient, Furiosa partirait à leur secours. Si la Meneuse au bras unique continuait de la suivre, alors tout le groupe la suivait, et Chléo puisait là une force supplémentaire pour mettre à terre le plus d’hommes possibles.
Malgré tout, dans sa dance, elle recevait des coups. Peu nombreux, et pas assez handicapants pour qu’elle s’arrête. Mais elle sentit plusieurs fois le fil d’une lame entailler sa peau là où sa cotte ne couvrait pas son corps. Derrière, le massacre continuait, avec Furiosa engagé dans une danse mortelle. Du moins c’était ce que supposait l’Ares, car elle ne prenait pas le temps de se retourner pour observer la scène et juger par elle-même la capacité au combat de sa compagne de route.
Elle se rapprochait le mieux possible des fenêtres, et un sourire carnassier fendit son visage quand elle vit une masse voler vers la vitre.
Furiosa avait compris.
Le verre vola en éclat, projetant dans la salle de multiples débris. Chléo se protégea de son bras, mais n’en reçu aucun. Elle entendit quelques cris dans la foule d’assaillants, peut être certains avaient reçu un fragment de verre au mauvais endroit. Elle l’espérait. Le mur fit enfin face à Chléo, elle était arrivée au pied de la fenêtre. Cette dernière était haute, et ne débutait que plus haut, au-dessus de la tête de l’Ares. Ses deux camarades et la petite rescapée, complètement terrifiée, la rejoignirent vite contre le mur, et Furiosa fut la première à proposer de grimper. Chléo hocha la tête.
Lui lança-t-elle par-dessus l’épaule. C’était une grande guerrière, mais avec un seul bras, elle risquait de ne pas savoir se battre longtemps. Furiosa était une cheffe, sa vie était précieuse, tout autant que la Fleimkepa, et la petite rescapée dont le témoignage serait peut-être utile à Heda. Chléo elle, n’assurait que la sécurité. Puis il lui faudrait aussi nettoyer le terrain de l’autre côté, au cas où d’autres gardes attendaient dehors. Heureusement, la masse lancée plus tôt était toujours dehors, aussi Furiosa n’aurait qu’à la ramasser en sortant. Pour autant elle devait se presser, car à présent l’Ares était seule pour couvrir trois personnes.
D’ailleurs elle enchainait les coups d’épées, faisant tomber des soldats, encore et encore. Elle ne compta pas le nombre de vies qu’elle avait ôtée, mais était étonnée de constater autant de soldats dans ce palais. Infatigable, elle alternait et y donnait de son corps pour repousser l’ennemi.
Elle entendit enfin Furiosa grimper, du coin de l’œil, elle vit la cheffe à califourchon sur le mur ouvert, et Gaia l’aider à hisser la jeune femme. Chléo, pour son instant d’inattention, reçu un nouveau coup d’épée mal placé sur la cuisse .Elle gronda, grogna, et redoubla de ferveur, les hommes avaient relativement compris comment elle se battait, aussi s’était-elle résolue à ne plus qu’utiliser son épée, et c’était de plus en plus des coups de poing et de jambes qu’elle distribuait, utilisant sa lame pour achever un adversaire ou pour remettre de la distance entre eux.
La jeune était enfin de l’autre côté, Furiosa aussi certainement, et Gaia escalada le mur, se hissant à son tour à califourchon. Chléo vit un débri de verre lancé sur l’un des soldats qui se précipitait vers elle. Elle sourit intérieurement, décidément cette petite était pleine de fougue !
Il ne fallut pourtant qu’une seconde à Chléo pour faire le calcul, si elle montait maintenant, elle cesserait de se battre le temps d’escalader, sans qu’elle puisse se défendre. Et il ne restait pas assez de verre sur ce mur et cette fenêtre pour éloigner suffisamment les assaillants. De plus, Sheitan s’était levé, il semblait furieux, hors de lui, et il avait son épée à la main. Sa soudaine colère avait redonné confiance en ses guerriers, qui avaient doublés de ferveur. Tout en asseinant un uppercut, Chléo tourna à demi la tête.
Elle devait retenir les gardes, les autres devaient s’enfuir, survivre, transmettre l’information à Heda, raconter ce qu’il s’était passé. Et Chléo ne pouvait aider qu’en retenant le plus possible les soldats ici.
Elle entendit la jeune femme rouspéter, gueulant presque par-dessus tout le vacarme, et Chléo pesta, se retournant pour planter son regard d’acier dans celui chaud de la Fleimkepa. Pour autant aucune colère ne transparaissait dans ses yeux, ni aucune peur. L’Ares la protégeait, et sa voix se fit implacable quand elle répondit aux protestations de la jeune femme.
Son air se fit presque implorant, elle fut ramenée à la réalité par un coup violent dans ses côtes. Sa cotte de maille venait certainement de lui sauver la vie. Elle se retourna vers les gardes et poussa un cri de guerre, se jetant dans la mêlée. Elle ne comptait toujours pas le nombre de gardes qu’elle mettait à terre, mais elle n’entendait plus Gaia, et un coup d’œil en arrière lui permi de voir qu’elle était partie. L’Ares en fut soulagée. Sheitan avait besoin d’Anya, donc sa vie pouvait encore être assurée le temps pour les autres de rentrer à Polis le plus vite possible. Mais il n’avait pas besoin de Chléo. Et la troupe n’avait pas besoin de morts en plus.
A présent seule face aux autres, l’Ares malgré son art du combat se retrouva vite submergée, immobilisée, rouée de coup, mais jusqu’au bout elle tenta de se défendre. Malgré cela, elle n’eut à aucun moment la possibilité de sauter à travers la fenêtre, et alors qu’elle tomba à terre, tout devint noir.
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Chléo se bat comme une lionne empêchant les hommes de Sheitan d'approcher, mais il faut nous presser. Un cri me fait détourner le regard. Deux guerriers postés non loin s'approchent de la jeune femme qui vient de hurler. Je peste, avant de me laisser tomber souplement sur le sol à l'extérieur. Les choses se passent alors très vite, l'instinct de survie prenant le dessus sur toute autre considération. La masse, les hommes, je bondis en avant, plongeant pour éviter une lame que je sens me frôler. Ma main valide s'empare du manche de mon arme, et je roule sur moi-même avant de me redresser, prête au combat. Les deux guerriers, surpris par la vivacité de ma réaction, tentent de se jeter sur moi. Le premier tombe la mâchoire brisée par un coup précis de masse qui le fauche, le second encaisse un impact violent à l'abdomen qui le fait se plier en deux. Juste le temps nécessaire pour abattre mon arme sur son crâne qui explose comme un fruit trop mur, sa cervelle éclaboussant les environs.
Je vois Gaïa qui se laisse tomber souplement sur le sol et je me précipite vers elle, m'attendant à voir surgir une Chléo. Mon regard croise alors celui de la Fleimkeppa et je comprends tout de suite ce qui en train de se jouer à l'intérieur. Un cri de pure rage s'échappe d'entre mes lèvres. L'arès est en train de se sacrifier pour nous laisser le temps de nous enfuir, de rejoindre Heda pour la prévenir de la duplicité de Sheitan et nous laisser une chance de le vaincre. Mon poing se serre avec tant de force que mes articulations blanchissent. Mon instinct me pousse à la rejoindre, à me battre à ses côtés jusqu'à la mort s'il le faut. Mon azur est d'acier lorsqu'il se pose sur les deux jeunes femmes, et j'envisage un instant d'envoyer Gaïa seule avec la rescapée. Mais, malgré sa bravoure, je doute qu'elle puisse rejoindre Polis avec le poids mort que constitue celle que nous avons sauvé.
C'est donc la rage au ventre et le cœur en berne que ma main se pose sur l'épaule de la petite.
Gaïa, il faut partir.
Je me maudis moi-même de prononcer ces mots.
Chléo gagne du temps pour nous permettre de nous enfuir pour rejoindre Heda et la prévenir de cette traîtrise. Son sacrifice ne doit pas rester vain.
Ma mâchoire et mon ton se fait plus dur que jamais.
Je jure sur ma vie que je tuerai Sheitan de ma propre main et je lui arracherai le cœur pour le donner en pâture aux porcs.
Je saisis alors l'autre jeune femme sous l'aisselle, laissant mon arme pour l'instant inutile à Gaïa. Seule j'aurai pu m'échapper sans souci, je me suis forgée une endurance de fer en parcourant les sables de notre désert, et je pourrai courir plusieurs heures sans m'arrêter. Mais là, il va falloir traîner un poids mort, et notre temps est compté.
Un dernier regard vers la fenêtre brisée, et je m'engage au pas de course dans les ruelles désertes pour rejoindre la forêt au plus vite.
Mission diplomatique à Ouskejon
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]En route vers Ouskejon, Juillet 2150
Lorsque Finalement Furiosa fut en haut, Gaia aida d’abord la maladroite réfugiée, puis se hissa agilement à son tour. Il restait Chléo, et elle n’aurait personne en bas pour la couvrir. Alors, tandis que Furiosa commençait déjà à leur ouvrir un passage à l’extérieur, Gaia prit la seule arme qu’elle avait sous la main : les éclats de verre brisé qui jonchaient le rebord de la fenêtre, et ceux qui ne tenaient plus à l’encadrement que par un fil. Malheureusement, une pluie de verre était suffisante pour égratigner des guerriers - Gaia crut même en avoir éborgné un - mais pas pour ralentir leur vague qui s’amassait devant la fenêtre.
Furiosa avait poussé la fugitive à l’extérieur, et celle-ci appela à l’aide, incitant la chef de clan à descendre à son secours. Gaia, elle, se retrouva seule sur la fenêtre, les yeux rivés sur Chléo, encerclée par la masse des guerriers. Elle n’avait plus aucun gros morceaux de verre, et jetait avec désespoir les rares éclats qu’il lui restait. Et maintenant, que faire ?
Elle aurait dû apprendre à tirer à l’arc, bon sang ! Alors, elle les aurait descendus les uns après les autres jusqu’à dégager un passage à Chléo. Elle se maudissait, elle qui avait privilégié les livres aux arts du combat pendant des années.
Chléo lui cria “Va-t-en Gaia.” Gaia. Parce que ce n’était pas un hasard si Gaia était la dernière sur cette fenêtre. L’inconnue dont elles ignoraient encore le nom ne ferait pas dire de fuir deux fois, d’ailleurs, si elle n’avait pas été retenue par les guerriers dehors, elle serait déjà loin. Furiosa savait exactement ce que le devoir leur imposait : rentrer faire leur rapport à Heda - avec la prisonnière dont le témoignage serait précieux. Gaia, elle, avait toujours placé la vie bien au-delà du devoir, de la logique même. Et son amie était en danger…
- Non ! Chléo ! On va te sortir de là ! hurla-t-elle.
Et elle s’apprêtait à bondir pour rejoindre l’Arès lorsqu’une lance fusa dans sa direction, la forçant à se baisser pour l’éviter, à interrompre son élan. Cela laissa le temps à l’Ares de se retourner pour planter son regard d’acier dans les deux de la jeune Fleimkepa. Un regard où Gaia eut la surprise de ne déceler aucune colère, aucune crainte, aucun reproche même. Rien d’autre que la fermeté, la détermination - et, sur la fin, quelque chose de presque implorant.
Heda ne saurait quoi faire de trois cadavres. Elles devaient fuir, retourner à Polis. C’était le meilleur moyen de sauver Anya - et, peut-être, Chléo, si Sheitan décidait de la garder prisonnière… Sauf qu’il n’avait aucune raison de la garder prisonnière, contrairement à Anya. Chléo allait mourir. Et Gaia devait l’abandonner malgré tout.
Elle s’apprêtait à lui répondre quelque chose, mais un coup violent força l’Ares à se retourner, et Gaia réalisa que tout était dit. Les vaines promesses n’apporteraient rien de plus. Alors, elle se retourna sans plus regarder en arrière, et elle sauta au bas du mur. Le geste était d’une facilité enfantine, mais sembla pourtant lui demander un effort surhumain.
Furiosa se précipita vers elle, leva les yeux vers l’encadrement de la fenêtre, mais n’y aperçut pas Chléo. Leurs regards de croisèrent, les yeux de Gaia brillants de larmes et de rage. La Sangeda hurla à son tour, et la jeune fille sut qu’elle aussi aurait donné n’importe quoi pour retourner porter secours à Chléo. Elle n’avait qu’un mot à dire, un geste à faire, et Gaia y retournerait avec elle - tant pis pour tout le reste.
Mais au lieu de ça, la guerrière posa la main sur l’épaule de la Fleimkepa. “Gaia, il faut partir.” La mâchoire de celle-ci se crispa et, un instant, elle ne réagit pas. Furiosa ajouta que Chléo leur gagnait du temps pour fuir et prévenir Heda de cette traitrise. Son sacrifice ne devait pas rester vainc.
La jeune fille tenta de puiser de la force dans ces mots. N’y parvint pas. Ses yeux étaient comme vides.
Et soudain, Furiosa lui fit une pormesse. Elle tuerait Sheitan de sa propre main et lui arracherait le coeur pour le donner en pâture aux porcs.
Le regard de Gaia s’anima. Et elle prononça des mots terribles, des mots qu’elle n’aurait jamais cru prononcer. Des mots qu’elle avait rejetés même à la mort de son père, qu’elle avait été incapable de comprendre, et qui étaient désormais la seule chose pouvant lui donner la force d’avancer.
- Jus drein, jus daun. murmura-t-elle d’une voix plus sombre que jamais.
Elle ramassa la masse trop lourde pour elle avec une force nouvelle et se mit à courir vers la forêt.
Date d'inscription : 20/10/2018
Vous venez de faire le choix difficile de laisser Chléo à la merci de Sheitan pour favoriser la survie du reste du groupe. L'Ares va se battre comme une lionne jusqu'à ne plus pouvoir, et vous ne savez pas ce qui lui est arrivé au final, tout comme à Anya.
En attendant, vous avez atteint l'extérieur, où par chance aucun ennemi ne vous attend. Vos hommes ne sont pas là non plus, ceux-ci ayant été abattus pendant que vous combattiez à l'intérieur. Leurs corps sont encore disposés non loin du palais.
Votre objectif est désormais de rejoindre les bois et de quitter les terres d'Ouskejon au plus vite, avec votre rescapée. Attention, les hommes de Sheitan n'hésitent pas à vous poursuivre et vous traquer, alors il n'y a pas une minute à perdre !
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